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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

L’enseignement offert aux <strong>Métis</strong> au Canada et <strong>dans</strong> l’Ouest<br />

Pour comprendre le rôle <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens, il faut comprendre l’histoire de<br />

l’enseignement offert aux <strong>Métis</strong> au Canada. Les premières tentatives déployées par <strong>des</strong> Euro Canadiens<br />

pour offrir un enseignement aux <strong>Métis</strong> furent déployées à l’époque du commerce de la fourrure <strong>dans</strong><br />

l’Ouest canadien. Avant <strong>les</strong> années 1800, la Compagnie de la Baie d’Hudson accepta à contrecœur<br />

de voir à ce que <strong>les</strong> enfants de tous ses postes apprennent à lire et à écrire, à compter et reçoivent un<br />

enseignement religieux (Van Kirk, 1980). L’historien métis D. Brune Sealey résume ainsi <strong>les</strong> premières<br />

tentatives d’enseignement aux <strong>Métis</strong> :<br />

[traduction] Une éducation européenne <strong>des</strong>tinée à <strong>des</strong> Autochtones et conçue avant<br />

1800 pour répondre aux besoins <strong>des</strong> enfants de sang mêlé <strong>des</strong> employés de la Compagnie<br />

de la Baie d’Hudson. On tenta d’aider <strong>les</strong> employés à éduquer leurs « enfants nés au<br />

pays » en envoyant sur place <strong>des</strong> enseignants et en incitant <strong>les</strong> gens à choisir leurs fils<br />

préférés et à <strong>les</strong> amener au Canada ou en Grande-Bretagne afin qu’ils reçoivent une<br />

véritable éducation (1980:ii).<br />

Toutefois, ces objectifs changèrent rapidement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> années 1820. Comme le souligne Sylvia Van<br />

Kirk :<br />

[traduction] L’arrivée de missionnaires changea complètement le contexte de<br />

l’éducation <strong>dans</strong> la Terre de Rupert, et la colonie de la Rivière-Rouge devint le carrefour<br />

de leurs activités d’éducation. Les missionnaires considéraient qu’une bonne éducation<br />

chrétienne était la clé du salut de la nouvelle génération et constituait un moyen d’effacer<br />

toute trace de barbarie et de paganisme de l’esprit <strong>des</strong> enfants (1980:46).<br />

L’arrivée du clergé et son rôle <strong>dans</strong> l’éducation allait avoir une incidence profonde sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> de la<br />

région. Cette manière d’envisager l’éducation allait provoquer <strong>des</strong> dommages durab<strong>les</strong>. Le professeur<br />

<strong>La</strong>rry Chartrand explique :<br />

[traduction] Lord Selkirk décida d’inviter l’Église catholique à fonder <strong>des</strong> missions<br />

parmi <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> <strong>des</strong> Plaines. Ce fut le début de la colonisation intellectuelle <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong><br />

l’Ouest canadien. Le système d’éducation était fortement hiérarchisé; <strong>les</strong> gens n’avaient<br />

pas leur mot à dire quant au contrôle, à l’élaboration, à l’administration et au programme<br />

d’étu<strong>des</strong> du système d’éducation (2002:3).<br />

De plus, plusieurs ordres de sœurs participèrent à l’éducation <strong>des</strong> enfants métis. Huel a noté qu’en 1882,<br />

[traduction] « la sœur Charlebois (<strong>des</strong> Sœurs grises) déclara que quatre institutions à St. Albert, à Île<br />

à la Crosse, à Fort Providence et à Fort Chipewyan s’occupaient <strong>des</strong> soins et de l’éducation de 164 enfants<br />

métis et indiens » (1996:112). Deux de ces établissements, St. Albert et Fort Chipewyan, se trouvaient<br />

en Alberta.<br />

Les <strong>Métis</strong> de l’Ouest s’appauvrissaient de plus en plus en raison de la progression de la colonisation eurocanadienne<br />

et de la perte de leurs terres, de la diminution <strong>des</strong> populations de buff<strong>les</strong> et du ralentissement<br />

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