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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

1983:9). En 1923, <strong>les</strong> Affaires indiennes avaient aboli <strong>les</strong> « éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong>. » Les éco<strong>les</strong> industriel<strong>les</strong><br />

et <strong>les</strong> internats qui étaient toujours en activité furent regroupés <strong>dans</strong> la catégorie <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens<br />

(Titley, 1986a).<br />

<strong>La</strong> <strong>présence</strong> <strong>dans</strong> un pensionnat indien supposait davantage qu’une séparation de force de son foyer, de<br />

sa famille et de son territoire traditionnel. Le régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens était conçu pour assimiler<br />

<strong>les</strong> Indiens en séparant de force <strong>les</strong> enfants autochtones de leur famille, de leur foyer, de leur culture, de<br />

leurs pratiques spirituel<strong>les</strong>, de leurs traditions, de leur langue, de leurs valeurs et de leurs institutions<br />

politiques. De plus, le programme <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens avait pour objectif d’endoctriner <strong>les</strong> enfants<br />

autochtones et de <strong>les</strong> amener à adopter <strong>les</strong> valeurs de la société dominante tout en rabaissant <strong>les</strong> peup<strong>les</strong><br />

autochtones.<br />

Le programme permettait également aux enfants autochtones d’acquérir <strong>des</strong> compétences ou d’apprendre<br />

un métier. Au cours <strong>des</strong> premières années, la journée était habituellement divisée en deux : une demi journée<br />

consacrée aux leçons et une demi journée consacrée à l’acquisition de compétences ou à l’apprentissage<br />

d’un métier (Buti, 2001). On semblait croire que l’acquisition de compétences ou l’apprentissage d’un<br />

métier faciliterait l’assimilation <strong>des</strong> enfants autochtones à la société dominante. Ce système de demijournées<br />

n’était pas très efficace, comme nous le verrons plus loin.<br />

<strong>La</strong> fréquentation scolaire obligatoire fut par la suite fixée <strong>dans</strong> la législation au moyen d’une modification<br />

à la Loi sur <strong>les</strong> Indiens adoptée en 1920 selon laquelle tous <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong> Premières Nations devaient<br />

fréquenter un pensionnat indien au moins 10 mois par année. Plus tard, en 1945, le gouvernement fédéral<br />

cessa de verser une allocation familiale conditionnelle aux famil<strong>les</strong> dont <strong>les</strong> enfants n’allaient pas à l’école,<br />

ce qui était un autre moyen de rendre obligatoire la fréquentation scolaire (Persson, 1986).<br />

L’assimilation posait toutefois d’immenses difficultés pour <strong>les</strong> Églises et le gouvernement fédéral. Dans <strong>les</strong><br />

années 1950, le gouvernement fédéral reconnaissait que le régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens ne remplissait<br />

pas son rôle de mécanisme d’assimilation et que <strong>les</strong> enfants autochtones et leur famille ne disparaissaient<br />

pas aussi rapidement que le gouvernement fédéral l’avait prévu. Environ à la même époque, on commença<br />

à entendre parler de plus en plus d’agressions commises sur <strong>les</strong> enfants autochtones qui fréquentaient <strong>les</strong><br />

<strong>pensionnats</strong> indiens.<br />

Huel, auteur du troisième volume du Western Oblate History Project, note : [traduction] « L’après<br />

guerre sera caractérisé par un recul de l’influence de l’Église, un renforcement du contrôle de l’État et un<br />

élargissement du rôle <strong>des</strong> Indiens » (1996:280). En 1951, le gouvernement fédéral permit aux enfants <strong>des</strong><br />

Premières Nations de fréquenter <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> provincia<strong>les</strong> (Perley, 1993). En 1954, <strong>les</strong> Églises possédaient<br />

encore cinq <strong>pensionnats</strong> en Alberta (APA, entrée 82.197, boîte 2). L’auteur Robert Carney a déclaré<br />

que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> ont commencé à disparaître à la fin <strong>des</strong> années 1960 parce que [traduction] « <strong>les</strong><br />

critiques <strong>des</strong> Indiens à l’endroit <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> combinées à la politique gouvernementale sur <strong>les</strong> éco<strong>les</strong><br />

intégrées ont marqué la fin de ces institutions dirigées par l’Église » (1993:105).<br />

Par conséquent, au début <strong>des</strong> années 1950, <strong>les</strong> enfants <strong>des</strong> Premières Nations commencèrent à être<br />

intégrés au réseau scolaire provincial, et le gouvernement fédéral commença à confier la gestion de ses<br />

éco<strong>les</strong> aux provinces. Le gouvernement fédéral se tourna ensuite vers l’intégration pour réaliser son projet<br />

d’assimilation.<br />

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