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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Brève histoire du régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens<br />

Le terme « pensionnat indien » désigne <strong>des</strong> établissements mis sur pied par <strong>les</strong> Églises et le gouvernement<br />

fédéral. De plus, la Fondation autochtone de guérison englobe <strong>dans</strong> le terme « pensionnat indien » <strong>les</strong><br />

résidences pour étudiants, <strong>les</strong> internats, <strong>les</strong> logements attribués par billet, <strong>les</strong> foyers scolaires, <strong>les</strong> éco<strong>les</strong><br />

industriel<strong>les</strong> et <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong>. Afin de mieux comprendre le phénomène <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens, il faut<br />

d’abord comprendre le contexte historique <strong>dans</strong> lequel s’inscrit la création de ces <strong>pensionnats</strong>.<br />

On a justifié de plusieurs façons la création et la gestion du régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens. On a<br />

soutenu que l’éducation était un moyen d’évangéliser <strong>les</strong> peup<strong>les</strong> autochtones (Huel, 1996). On a<br />

également suggéré que <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong> permettaient au gouvernement de s’acquitter de ses obligations<br />

constitutionnel<strong>les</strong> à l’endroit <strong>des</strong> « Indiens ». 4 <strong>La</strong> Constitution canadienne précise quels domaines sont<br />

de compétence fédérale et quels domaines sont de compétence provinciale. Le gouvernement fédéral<br />

est notamment responsable <strong>des</strong> Indiens et <strong>des</strong> terres réservées aux Indiens. Le gouvernement fédéral,<br />

soucieux de s’acquitter de ses responsabilités à l’endroit <strong>des</strong> Indiens, voulait voir à ce que <strong>des</strong> mesures<br />

favorab<strong>les</strong> soient prises relativement à l’éducation <strong>des</strong> Indiens. C’est <strong>dans</strong> cet esprit qu’il a créé le régime<br />

<strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong> indiens.<br />

Selon un autre point de vue plus convaincant, le gouvernement fédéral a utilisé sa compétence<br />

constitutionnelle pour exercer un contrôle sur <strong>les</strong> Premières Nations <strong>dans</strong> le but de <strong>les</strong> assimiler à la<br />

société colonisatrice (Chrisjohn et Young, 1997). L’éducation est apparue comme un moyen d’atteindre<br />

ce but, que certains désignent comme le génocide culturel silencieux <strong>des</strong> Autochtones. En bout de ligne,<br />

il importe peu de connaître <strong>les</strong> motifs de ce projet; seu<strong>les</strong> comptent <strong>les</strong> répercussions <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

indiens sur <strong>les</strong> Autochtones.<br />

Le gouvernement commença à participer à la création et à l’administration du régime <strong>des</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

indiens avant la Confédération (Sealey, 1980). Des <strong>pensionnats</strong> indiens furent mis sur place <strong>dans</strong><br />

toutes <strong>les</strong> provinces (à l’exception du Nouveau Brunswick et de l’Île du Prince Édouard) et <strong>dans</strong> tous<br />

<strong>les</strong> territoires (Affaires indiennes et du Nord Canada, 2004). Le gouvernement avait déjà commencé à<br />

élaborer sa politique en 1767 lorsque William Johnson, surintendant <strong>des</strong> affaires indiennes, écrivit :<br />

[traduction] « L’enseignement religieux et l’apprentissage entraîneraient un<br />

changement <strong>dans</strong> <strong>les</strong> attitu<strong>des</strong> et <strong>les</strong> sentiments [<strong>des</strong> tribus qui] « favoriserait la sécurité,<br />

permettrait l’expansion <strong>des</strong> établissements et stimulerait le commerce du pays » (cité<br />

<strong>dans</strong> Milloy, 1999:14).<br />

Cette perception était encore répandue en 1820 lorsque le projet de <strong>pensionnats</strong> indiens fut présenté<br />

pour la première fois par Peregrine Maitland <strong>dans</strong> une proposition qu’il présenta à l’office <strong>des</strong> colonies<br />

[traduction] « pour améliorer <strong>les</strong> conditions <strong>des</strong> Indiens aux alentours <strong>des</strong> établissements [de la<br />

Colonie] » (cité <strong>dans</strong> Milloy, 1999:15). En 1830, <strong>les</strong> relations avec <strong>les</strong> Premières Nations furent transférées<br />

de l’armée au ministère civil. Duncan Campbell Scott, qui dirigea <strong>les</strong> Affaires indiennes pendant près de<br />

4 Le terme « Indien » (au sens de la Loi sur <strong>les</strong> Indiens) est utilisé <strong>dans</strong> le présent rapport.<br />

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