La présence des Métis dans les pensionnats
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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />
propriétaires et conducteurs étaient pour la plupart <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, servaient au transport d’environ la moitié<br />
<strong>des</strong> biens transportés de St. Paul à Rivière-Rouge » (Harrison, 1985:135).<br />
Certains enfants métis ont été éduqués en Europe, comme Cuthbert Grant, qui fit <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> en Écosse<br />
et retourna vivre à Rivière Rouge. Toutefois, bon nombre <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> occupaient <strong>des</strong> postes aux échelons<br />
inférieurs de la CBH, ce qui a entraîné la création d’une population distincte qui n’était pas entièrement<br />
assimilée à la culture européenne, mais qui n’était pas non plus tout à fait indienne (Brown, 1988).<br />
<strong>La</strong> population métisse a continué de croître rapidement au XIXe siècle, au fur et à mesure que l’établissement<br />
<strong>des</strong> postes de traite progressait <strong>dans</strong> la Terre de Rupert. Un élément important de la croissance et de<br />
l’organisation de la population métisse fut la création de la colonie de la Rivière Rouge en 1811, qui<br />
constituait un lieu de retraite pour <strong>les</strong> hommes de la CBH et <strong>les</strong> membres de leur famille (Brown,<br />
1988).<br />
<strong>La</strong> survie <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> dépendait grandement du buffle. Les gran<strong>des</strong> chasses au buffle organisées pendant<br />
l’été et <strong>les</strong> chasses de moindre envergure de l’automne sont caractéristiques de la tradition métisse.<br />
<strong>La</strong> fabrication du pemmican était une autre activité importante pour <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>, dont la subsistance<br />
dépendait de leur capacité de vendre le pemmican aux travailleurs de tous <strong>les</strong> corps de métier. Toutefois, le<br />
gouverneur de la colonie de la Rivière-Rouge, Mi<strong>les</strong> Macdonnell, interdit aux <strong>Métis</strong> d’exporter le pemmican<br />
et de chasser le buffle, ce qui eut une incidence considérable sur <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> (Sawchuck, 1978). Les <strong>Métis</strong><br />
défièrent ces interdictions, ce qui mena éventuellement à la bataille <strong>des</strong> Sept-Chênes en 1816. Pendant cette<br />
bataille menée par Cuthbert Grant, le gouverneur Semple et 20 de ses hommes périrent. Cette bataille a<br />
été importante pour deux raisons : il s’agissait de la première fois que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> s’unissaient pour combattre<br />
une menace commune et de la première fois que le drapeau <strong>Métis</strong> était hissé (Lussier, 1973).<br />
En 1840, la chasse estivale du buffle de Rivière-Rouge fut une énorme entreprise, et <strong>les</strong> femmes jouaient<br />
toujours un rôle <strong>dans</strong> la fabrication du pemmican, le séchage de la viande et le tannage du cuir de buffle.<br />
À l’été 1840, l’entreprise de chasse comptait plus de 1 200 charrettes de la rivière Rouge : [traduction]<br />
« en plus <strong>des</strong> 620 chasseurs, l’expédition comptait 650 femmes et 360 enfants » (Ens, 1996:39). En hiver,<br />
<strong>les</strong> famil<strong>les</strong> métisses se dispersaient souvent <strong>dans</strong> <strong>les</strong> régions plus abondantes en gibier ou pêchaient et<br />
trappaient à proximité <strong>des</strong> forts.<br />
<strong>La</strong> force politique <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> de la Rivière-Rouge se manifesta de nouveau en 1849 lorsque <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> réagirent<br />
aux conditions extrêmement restrictives de la CBH. Voici ce que le Dr Howard Adams a constaté :<br />
[traduction] Après 1821 [année de la fusion de la CBH et de la Compagnie du Nord<br />
Ouest], il est devenu courant que <strong>les</strong> commis de la Compagnie de la Baie d’Hudson fassent<br />
irruption chez <strong>les</strong> trappeurs autochtones avec l’aide de la police de la Baie et cherchent <strong>les</strong><br />
fourrures qu’ils conservaient pour leur usage personnel. Toutes <strong>les</strong> fourrures étaient saisies<br />
immédiatement, n’étaient pas payées ni retournées (Adams, 1975:50).<br />
M. Adams a également accusé la CBH d’avoir incendié la maison d’un trappeur et de l’avoir emprisonné.<br />
En 1849, quatre <strong>Métis</strong>, dont Pierre Guillaume Sayer, furent accusés de commerce illicite de la fourrure.<br />
Un groupe de 300 <strong>Métis</strong> dirigé par Louis Riel père encercla le tribunal et exigea la libération <strong>des</strong> échanges.<br />
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