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La présence des Métis dans les pensionnats

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Douleur ancestrale : Souvenirs de l’expérience <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>pensionnats</strong><br />

Qui sont <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>?<br />

Le Ralliement national <strong>des</strong> <strong>Métis</strong>, organisme national qui représente la nation métisse, utilise quatre<br />

caractéristiques pour définir <strong>les</strong> <strong>Métis</strong>. Le <strong>Métis</strong> est une personne qui peut retracer ses ancêtres jusqu’au<br />

territoire traditionnel de la nation métisse (qui correspond au centre ouest de l’Amérique du Nord); d’une<br />

personne distincte <strong>des</strong> autres Autochtones; d’une personne qui est acceptée par la nation métisse et qui<br />

se définit comme métisse. À l’occasion de son assemblée annuelle de 2002, la <strong>Métis</strong> Nation of Alberta<br />

a adopté cette définition au moyen d’un accord de principe. Par l’entremise du Ralliement national <strong>des</strong><br />

<strong>Métis</strong>, tous <strong>les</strong> gouvernements métis provinciaux tentent actuellement d’adopter la définition de <strong>Métis</strong><br />

qui décrira le mieux la nation métisse.<br />

Il est possible d’avoir <strong>des</strong> ancêtres autochtones, mais de choisir de s’identifier uniquement à son ancêtre<br />

membre <strong>des</strong> Premières Nations ou à son ancêtre d’origine européenne, comme Johnny Callihoo, fondateur<br />

de l’Association <strong>des</strong> Indiens de l’Alberta, ou l’ancien premier ministre albertain, Peter Lougheed. Ces deux<br />

hommes ne seraient pas, selon le critère d’auto-identification, considérés comme <strong>des</strong> <strong>Métis</strong> (Boisvert et<br />

Turnbull, 1992).<br />

Bien que le terme <strong>Métis</strong> désigne la nation métisse, de nombreux autres termes ont également été utilisés au<br />

fil <strong>des</strong> ans <strong>dans</strong> différentes régions. Au XIXe siècle, <strong>dans</strong> l’Ouest canadien, le terme « Sang Mêlé » désignait<br />

habituellement <strong>les</strong> <strong>des</strong>cendants d’ancêtres autochtones et britanniques, alors que le terme « <strong>Métis</strong> » désignait<br />

habituellement <strong>les</strong> <strong>des</strong>cendants d’ancêtres autochtones et français (Boisvert et Turnbull, 1992).<br />

L’historienne Sylvia Van Pirk souligne que <strong>les</strong> unions entre Européens et femmes autochtones ont joué<br />

un rôle très important au début de l’histoire canadienne : [traduction] « Les mariages très répandus<br />

entre <strong>les</strong> négociants européens et <strong>les</strong> femmes indiennes et l’établissement de réseaux familiaux étendus<br />

ont joué un rôle fondamental <strong>dans</strong> l’avènement de la société du commerce de la fourrure » (Van Kirk,<br />

1980:240). Ces femmes ont aussi aidé <strong>les</strong> négociants à survivre aux hivers rigoureux en leur enseignant<br />

<strong>les</strong> techniques de survie. Il était fréquent que <strong>des</strong> enfants naissent de ces relations; <strong>dans</strong> le commerce de<br />

la fourrure, on <strong>les</strong> appelait « Autochtones de la baie d’Hudson » (Brown, 1988:138). Souvent, <strong>les</strong> enfants<br />

étaient élevés par <strong>les</strong> membres de la famille de la mère, et <strong>les</strong> mariages étaient célébrés [traduction] «<br />

selon <strong>les</strong> coutumes du pays » (1988:138). Certains mariages ont été approuvés officiellement par l’Église,<br />

mais la plupart <strong>des</strong> mariages interraciaux étaient réprouvés.<br />

Les enfants nés du commerce de la fourrure étaient indispensab<strong>les</strong> au renforcement <strong>des</strong> liens commerciaux<br />

entre <strong>les</strong> sociétés de commerce de la fourrure et <strong>les</strong> différentes Premières Nations. De nombreux <strong>Métis</strong><br />

connaissaient <strong>les</strong> deux cultures et <strong>les</strong> deux langues et devenaient donc souvent <strong>des</strong> intermédiaires. <strong>La</strong><br />

Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH) utilisait une charte produite par Char<strong>les</strong> II en vertu de laquelle<br />

la Compagnie avait <strong>des</strong> droits exclusifs sur la Terre de Rupert et qui, <strong>dans</strong> <strong>les</strong> faits, accordait un monopole<br />

à la Compagnie. Dès sa création en 1784, la Compagnie du Nord Ouest livra une âpre bataille à la CBH<br />

jusqu’à la fusion <strong>des</strong> deux sociétés en 1821. Jennifer Brown a écrit que <strong>les</strong> <strong>Métis</strong> travaillaient pour <strong>les</strong><br />

deux entreprises : [traduction] « En 1810, ils étaient <strong>des</strong> chasseurs de buffle et <strong>des</strong> ravitailleurs pour la<br />

Compagnie du Nord Ouest » (1988:139-140). <strong>La</strong> CBH comptait aussi grandement sur <strong>les</strong> intermédiaires<br />

pour assurer le transport de fourrures et de biens. Les <strong>Métis</strong> jouaient un rôle de premier plan <strong>dans</strong> cette<br />

industrie du transport : [traduction] « En 1856, <strong>des</strong> convois de deux à trois cents charrettes, dont <strong>les</strong><br />

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