La sorcière - Centrostudirpinia.It

TENTATIONS. 45
heureux! » Je le crois volontiers. Mais je crois aussi
qu'une barrière d'horreur insurmontable arrêtait
riiomme. Je ne pense nullement, comme voudraient
le faire croire les moines qui nous ont conté les af-
faires de sorcellerie, que le Pacte avec Satan fût un
léger coup de tête, d'un amoureux, d'un avare. A
consulter le bon sens, la nature, on sent, au con-
ti^aire, qu'on n'en venait là qu'à l'extrémité, en
désespoir de toute chose, sous la pression terrible
des outrages et des misères.
« Mais, dit-on, ces grandes misères durent être
fort adoucies vers les temps de saint Louis, qui dé-
fend les guerres privées entre les seigneurs. » Je
crois justement le contraire. Dans les quatre-
vingts ou cent ans qui s'écoulent entre celte défense
et les guerres des Anglais (1240-1540), les sei-
gneurs, n'ayant plus l'amusement habituel d'incen-
dier, piller la terre du seigneur voisin, furent
terribles à leurs vassaux. Cette paix leur fut une
guerre.
Les seigneiirs ecclésiastiques , seigneurs moi-
nes, etc., font frémir dans le Journal d'Eudes
Rifjault (publié récemment). C'est le rebutant ta-
bleau d'iMi débordement effréné, barbare. Les sei-
3.