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554 LE P. GIRARD ET LA CADIÈRE. 1750.<br />

rier. Au mot de mariage elle pleurait, comme si<br />

on lui eût proposé de quitter Dieu.<br />

On lui avait prêté la vie de sa patronne, sainte<br />

Catherine de Gènes, et elle avait acheté le Château<br />

de rame de sainte Thérèse. Peu de confesseurs la<br />

suivaient dans cet essor mystique. Ceux qui par-<br />

laient gauchement de ces choses lui faisaient<br />

mal. Elle ne put garder ni le confesseur de sa<br />

mère, prêtre de la cathédrale, ni un carme, ni<br />

le vieux jésuite Sahatier. A seize ans, elle avait<br />

un prêtre de Saint-Louis, de haute spiritualité.<br />

Elle passait des jours à l'église, tellement que sa<br />

mère, alors veuve, qui avait besoin d'elle, toute<br />

dévote qu'elle était, la punissait à son retour. Ce<br />

n'était pas sa faute. Elle s'oubliait dans ses extases.<br />

Les filles de son âge la tenaient tellement pour<br />

sainte, que parfois, à la messe, elles crurent voir<br />

l'hostie, attirée par la force d'amour qu'elle exer-<br />

çait, voler à elle et d'elle-même se placer dans sa<br />

bouche.<br />

Ses deux jeunes frères étaient disposés fort diver-<br />

sement pour Girard. L'aîné, chez les Prêcheurs,<br />

avait pour le jésuite l'antipathie naturelle de l'ordre<br />

de Saint-Dominique. L'autre, qui, pour être prêtre,<br />

étudiait chez les jésuites, regardait Girard comme<br />

un saint, un grand homme; il en avait fait son hé-<br />

ros. Elle aimait ce jeune frère, comme elle, maladif.

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