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LE P. GIRARD ET LA CADIERE. 1750. 599<br />

Elle eut une fille, Catherine. L'enfant était Irès-<br />

délicate, et, comme ses frères, un peu malsaine.<br />

L'humidité de la maison sans air, la faible nour-<br />

riture d'une mère si économe et plus que so-<br />

bre, y contribuaient. Les frères avaient des glan-<br />

des qui s'ouvraient quelquefois ;<br />

et la petite en eut<br />

dans les premières années. Sans être tout à fait ma-<br />

lade, elle avait les grâces souffrantes des enfants<br />

maladifs. Elle grandit sans s'affermir. A l'âge oùles<br />

autres ont la force, la joie de la vie ascendante, elle<br />

disait déjà : « J'ai peu à vivre. »<br />

Elle eut la petite vérole, et en resta un peu mar-<br />

quée. On ne sait si elle fut belle. Ce qui est sûr,<br />

c'est qu'elle était gentille, ayant tous les charmants<br />

contrastes des jeunes Provençales et leur double<br />

nature. Vive et rêveuse, gaie et mélancolique, une<br />

bonne petite dévote, avec d'innocentes échappées.<br />

Entre les longs oftices, si on la menait à la bastide<br />

avec les filles de son âge ,<br />

elle ne faisait difficulté de<br />

faire comme elles, de chanter ou danser, en se pas-<br />

sant au cou le tambourin. Mais ces jours étaient<br />

rares. Le plus souvent, son grand plaisir était de<br />

monter ou plus haut de la maison (p. 24), de se trou-<br />

ver plus près du ciel, de voir un peu de jour, d'a-<br />

percevoir peut-être un petit coin de mer, ou quel-<br />

que pointe aiguë de la vaste thébaïde des monta-<br />

gnes. Elles étaient sérieuses dès lors, mais un peu

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