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LES SORCIÈRES BASQUES. 1609. 225
dans sa gravité, qu'un témoin de huit ans est bon,
suffisant et respectable.
M. d'Espagnet ne pouvait donner qu'un moment
à cette affaire, devant se rendre bientôt aux États
de Béarn. Lancre, poussé à son insu par la violence
des jeunes révélatrices qui seraient restées en péril
si elles n'eussent fait brûler les vieilles, mena le
procès au galop, bride abattue. Un nombre suffi-
sant de sorcières furent adjugées au bûcher. Se
voyant perdues, elles avaient fini par parler aussi,
dénoncer. Quand on mena les premières au feu, il
y eut une scène horrible. Le bourreau, l'huissier,
les sergents, se crurent à leur dernier jour. La
foule s'acharna aux charrettes, pour forcer ces
malheureuses de rétracter leurs accusations. Des
hommes leur mirent le poignard à la gorge ; elles
faillirent périr sous les ongles de leurs compagnes
furieuses.
La justice s'en tira pourtant à son honneur. El
alors les commissaires passèrent au plus difficile,
au jugement de huit prêtres qu'ils avaient en main.
Les l'évélations des filles avaient mis ceux-ci à jour.
Lancre parle de leurs mœurs comme un homme
qui sait tout d'original. Il leur reproche non-seule-
ment leurs galants exercices aux nuits du sabbat,
mais surtout leurs sacristines, bénédictes ou mar-
guiliières. il répète même des contes : que les