La sorcière - Centrostudirpinia.It

REACTION. 213
nité de les faire étrangler avant qu'on les jette au
feii, sauf toutefois les loups-garous, « qu'il faut
avoir bien soin de brûler vifs. » Il ne croit pas que
Satan veuille faire pacte avec les enfants : « Satan
est fin; il sait trop bien qu'au-dessous de quatorze
ans ce marché avec un mineur pourrait être cassé
pour défaut d'âge et de discrétion. )) Yoilàdonc les
enfants sauvés? Point du tout; il se contredit; ail-
leurs, il croit qu'on ne purgera celte lèpre qu'en
brûlant tout, jusqu'aux berceaux. 11 en fût venu là
s'il eût vécu. 11 fit du pays un désert. Il n'y eut
jamais un juge plus consciencieusement extermina-
leur.
Mais c'est au Parlement de Bordeaux qu'est
poussé le cri de victoire de la juridiction laïque
dans le livre de Lancre : Inconstance des démons
(1610 et 1613). L'auteur, homme d'esprit, conseil-
ler de ce Parlement, raconte en triomphateur sa
bataille contre le Diable au pays basque, où, en
moins de trois mois, il a expédié je ne sais combien
de sorcières, et, ce qui est plus fort, trois prêtres,
il regarde en pitié l'Inquisition d'Espagne, qui, près
de là, à Logroùo (frontière de Navarre et Castille),
a traîné deux ans un procès et fini maigrement par
nu petit aulo-dafé, en relâchant tout un peuple de
l'ciiMiies.