La sorcière - Centrostudirpinia.It

•1\1 C.LINT ANS Di: TOLERANCE E>' EllANCE.
Dans son livre dédié au cardinal de Lorraine (1590),
il assure avoir brûlé en seize années huit cents sor-
cières. « Ma justice est si bonne, dit-il, que, l'an
dernier, il y en a eu seize qui se sont tuées pour ne
pas passer par mes mains. »
Les prêtres étaienthumiliés. Auraient-ils pu faire
mieux que ce laïque? Aussi les moines seigneurs de
Sainl-CIaude, contre leurs sujets, adonnés à la sor-
cellerie, prirent pour juge un laïque, l'honnête Bo-
guet. Dans ce triste Jura, pays pauvre de maigres
pâturages et de sapins, le sert' sans espoir se don-
nait au Diable. Tous adoraient le chat noir.
Le livre de Boguet (^1602) eut une autorité im-
mense. Messieurs des Parlements étudièrent, comme
un manuel, ce livre d'or du petit juge de Saint-
Claude. Boguet, en réalité, est un vrai légiste, scru-
puleux même, à sa manière. Il blâme la perfidie
dont on usait dans ces procès; il ne veut pas que
l'avocat trahisse son client ni que le juge promette
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race à l'accusé pour le faire mourir. Il blâme les
épreuves si peu sûres auxquelles on soumettait en-
core les sorcières. « La torture, dit-il, est super-
lluc: elles n'y cèdent jamais. » Enfin il a l'huma-