La sorcière - Centrostudirpinia.It

208 CENT A>'S DE TOLÉRANCE EN FRANCE.
de demi-folles. Elles avouaient se transformer en
bêles. Souvent les Italiennes se faisaient chattes, et,
glissant sous les portes, suçaient, disaient-elles, le
sang des enfants. Au pays des grandes forêts, on
Lorraine et au Jura, les femmes volontiers devenaient
louves, dévoraient les passants, aies en croire (même
quand il ne passait personne). On les brûlait. Des
(illes assuraient s'être livrées au diable, et on les
trouvait vierges encore. On les brûlait. Plusieui^s
semblaient avoir bâte, besoin d'être brûlées. Par-
fois folie, fureur. Et parfois désespoir. Une An-
glaise, menée au bûcher, dit au peuple : « N'accu-
sez mes juges. J'ai voulu me perdre moi-même.
Mes parents s'étaient éloignés avec horreur. Mon
mari m'avait reniée. Je ne serais rentrée dans la
vie que déshonorée... J'ai voulu mourir... J'ai
moiili. »
Le premier mol exprès de tolérance, contre le
sot Sprenger, son affreux Manuel et ses domini-
cains, fut dit par un légiste de Constance, Molitor.
Il dit cette chose de bon sens, qu'on ne pouvait
prendre au sérieux les aveux des sorcières, puis-
qu'en elles, celui qui parlait, c'était justement le