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206 CENT ANS DE TOLERANCE EN FRANCE.
de Bàle, elle est pour les Français une sainte, une si-
bylle. Sa réhabilitation inaugure chez nous une ère
de tolérance. Le Parlement de Paris réhabilite aussi
les prétendus Vaudois d'Arras. En 4498, il renvoie
comme fou un sorcier qu'on lui présente. Nulle
condamnation sous Charles VIII, Louis XU, Fran-
çois P'.
Tout au contraire, l'Espagne, sous la pieuse Isa-
belle (1506), sous le cardinal Ximénès, commence
à brûler les sorcières. Genève, alors sous son évo-
que (1515), en brûla cinq cents en trois mois.
L'empereur Charles-Quint, dans ses constitutions
allemandes, veut en vain établir que « la sorcelle-
rie, causant dommage aux biens et aux personnes,
est une affaire civile (non ecclésiastique). » En vain
il supprime la confiscation (sauf le cas de lèse-ma-
jesté). Les petits princes-évéques, dont la sorcelle-
rie fait un des meilleurs revenus, continuent de
brûler en furieux. L'imperceptible évêché de Bam-
beri', en un moment, brûle six cents personnes,
et celui de Wurlzbourg neuf cents ! Le procédé est
simple. Employer tout d'abord la torture contre
les témoins, créer des témoins à charge par la dou-