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202 LE MARTEAU DES SORCIÈUES.
elles ajoutent, en pleurant, qu'il a le corps, parce
quil a rame.
Les anciens Manichéens, les modernes Albigeois,
lurent accusés d'avoir cru à la puissance du Mal qui
luttait à côté du Bien, et fait le Diable égal de Dieu.
Mais ici il est plus qu'égal. Si Dieu, dans l'hostie,
ne fait rien, le Diable paraît supérieur.
Je ne m'étonne pas du spectacle étrange qu'offre
alors le monde. L'Espagne, avec une sombre fu-
reur, l'Allemagne, avec la colère effrayée et pédan-
lesque dont témoigne leMaîleus, poursuivent Tin
soient vainqueur dans les misérables où il élit
domicile; on brûle, on détruit les logis vivants où
il s'était établi. Le trouvant trop fort dans l'âme,
on veut le chasser des corps. A quoi bon? Brûlez
celle vieille, il s'établit chez la voisine; que dis-je?
il se saisit parfois (si nous en croyons Sprenger) du
prêtre qui l'exorcise, triomphant dans son juge
même.
Les dominicains, aux expédients, conseillaient
[)Ourtant d'essayer l'intercession de la Vierge, la
répétition continuelle de i'Ave Maria. Toutefois
Sprenger avoue que ce remède est éphémère. On