La sorcière - Centrostudirpinia.It

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celle de Rome. Mais la silualion de ces princes, les
très-grandes inquiétudes que leur donnaient les
mouvements populaires, les rendaient plus mania-
bles. Tout le Rhin et la Souabe, l'Orient même vers
Saltzbourg, semblaient minés en dessous. De mo-
ment en moment éclataient des révoltes de paysans.
On aurait dit un immense volcan souterrain, un in-
visible lac de feu, qui, de place en place, se fût ré-
vélé par des jets de flamme. L'Inquisition étrangère,
plus redoutée que l'allemande, arrivait ici à mer-
veille pour terroriser le pays, briser les esprits re-
belles, brûlant comme sorciers aujourd'hui ceux
qui, peut-être demain, auraient été insurgés. Excel-
lente arme populaire pour dompter le peuple, ad-
mirable dérivatif. On allait détourner l'orage celte
fois sur les sorciers, comme eu 1349 et dans tant
d'autres occasions, on l'avait lancé sur les juifs.
Seulement il fallait un homme. L'inquisiteur qui,
le premier, devant les cours jalouses deMayenceet
de Cologne, devant le peuple moqueur de Francfort
ou de Strasbourg, allait dresser son tribunal, devait
être un homme d'esprit. 11 fallait que sa dextérité
personnelle balançât, fit quelquefois oublier l'o-
dieux de son ministère. Rome, du reste, s'est pi-
quée toujours de choisir très-bien les honmies. Peu
soucieuse des questions, beaucoup des personnes,
elle a ciu, non sans raison, que le succès des al-