La sorcière - Centrostudirpinia.It

SATAN MULTIPLIÉ. VULGARISÉ. 181
baron, revenu des croisades, de Nicopolis, par
exemple,^imitateur de la vie turque, la fait venir,
la charge de voler pour lui des enfants? que fera-
t-elle? Ces razzias, immenses en pays grec, où par-
fois deux mille pages entraient à la fois au sérail,
n'étaient nullement inconnus aux chrétiens (aux
barons d'Angleterre dès le douzième siècle, plus
tard aux chevaliers de Rhodes ou Malte). Le fameux
Gilles de Retz, le seul dont on fit le procès, fut puni
non d'avoir enlevé ses petits serfs (chose peu rare),
mais de les avoir immolés à Satan. Celle qui les vo-
lait, et qui, sans doute, ignorait leur destin, se
trouvait entre deux dangers. D'une part, la fourche
et la faux du paysan, de l'autre, les tortures de la
tour qu'un refus lui aurait values. L'homme de
Retz, son terrible Ualien^, eût fort bien pu la piler
au mortier.
' Voir mon Histoire de France, et surtout la savante et
exacte notice de notre si regrettable Armand Guéraud : Notice
sur Gilles de Bais, >;r.ntes, 1855 (reproduite dans la Biogra-
phie bretonne de M. Levot). — On y voit que les pourvoyeurs
de riiurrible charnier d'enfants étaient généralement des
hommes. La Meffraye, qui s'en mêlait aussi, était-elle sor-
cière? On ne le dit pas. M. Guéraud devait publier le Procès.
Il est à désirer qu'on fasse cette publication, mais sincère, in-
lé"iale, non mulilée. Les manuscrits sont à Nantes, à Paris.
Mon savant ami, M. Uugast-Malifeux, m'apprend qu'il en existe
une copie plus complète que ces oiiginaux aux archiTCs d?
Thouais (provenant des la Trèmouille et des Scrranl).
Il