La sorcière - Centrostudirpinia.It

i78 LA SORCIÈRE DE LA DÉCADENCE.
butor de paysan abbé, en qui la dame, enfin mieux
avisée, voit ce qui lui convient le mieux.
Ces vains caprices augmentent le blasement, la
fureur du vide. Circé, au milieu de ses bêtes,
ennuyée, excédée, voudrait être bête elle-même.
Elle se sent sauvage, elle s'enferme. De la tourelle,
elle jette un regard sinistre sur la sombre forêt.
Elle se sent captive, et elle a la fureur d'une louve
qu'on tient à la chaîne. — « Vienne à l'instant la
vieille!... Je la veux. Courez-y. » — Et deux mi-
nutes après :
« Quoi! n'est-elle pas déjà venue? »
La voici. « Écoute bien... J'ai une envie... (tu le
sais, c'est insurmontable), l'envie de t'élrangler, de
le noyer ou de te donner à l'évêque qui déjà te de-
mande... Tu n'as qu'un moyen d'échapper, c'est de
me satisfaire une autre envie, — de me changer
en louve. Je m'ennuie trop. Assez rester. Je veux,
au moins la nuit, courir librement la forêt. Plus
de sots serviteurs, de chiens qui m'étourdissent,
de chevaux maladroits qui heurtent, évitent les
fourrés.
— « Mais, madame, si l'on vous prenait... — In-
solente... Oh! tu périras. — Du moins, vous savez