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92 LE ROI DES MORTS.
trait, oublie mes attributs. En m'ajoutant celle
queue inutile, il omet que je tiens la verge pasto-
rale d'Osiris, et que, de Mercure, j'ai hérité le ca-
ducée. En vain on crut bâtir un mur infranchissable
qui eût fermé la voie d'un monde à l'autre; j'ai des
ailes aux talons, j'ai volé par-dessus. L'Esprit ca-
lomnié, ce monstre impitoyable, par une charitable
révolte, a secouru ceux qui pleuraient, consolé les
amants, les mères. Il a eu pitié d'elles contre le
nouveau dieu. »
Le moyen âge, avec ses scribes, tous ecclésias-
tiques, n'a garde d'avouer les changements muets,
profonds, de l'esprit populaire. Il est évident que la
compassion apparaît désormais du côté de Satan. La
Vierge même, idéal de la Grâce, ne répond rien à ce
!)C5oin du cœur, l'Eglise rieu. L'évocation des morts
reste expressément défendue. Pendant que tous les
livres continuent à plaisir ou le démon pourceau
des premiers temps, ou le démon griffu, bourreau
du second âge, Satan a changé de ligure pour ceux
qui n'écrivent pas. Il tient du vieux Plulon, mais sa
majesté pâle, nullement inexorable, accordant aux
morts des retours, aux vivants de revoiries morts,
de plus en plus revient à son père ou grand-père,
Osiris, le pasteur des âmes.
Piir ce point seul, bien d'autres sont changés.
On confesse de bouche l'enfer ofticiel et les chau-