N°7 - SLAM
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L’édition originale du recueil de poésies de Segrais, demeuré inconnu de Brunet, célébré par<br />
Boileau, entièrement réglée et reliée à l’époque en maroquin rouge à la Duseuil.<br />
Paris, 1658.<br />
segrAis, Jean Regnault de. Diverses poésies de Jean Regnault de Segrais gentil-homme normand.<br />
Paris, Anthoine de Sommaville, 1658.<br />
In-4 de : 1 portrait de l’auteur, (10) ff. dont le premier blanc, 206 pp. Exemplaire entièrement réglé,<br />
bandeaux et culs-de-lampe gravés. Ex libris manuscrit Milanges rayé sur la garde blanche. Relié en plein<br />
maroquin rouge de l’époque à la Du Seuil, dos à nerfs finement orné, roulette dorée sur les coupes,<br />
roulette intérieure dorée, tranches dorées sur marbrures. Reliure de l’époque.<br />
233 x 173 mm.<br />
« Édition originAle, très rAre, et non citÉe pAr brunet » (de Backer) de ce recueil de poÉsies<br />
composÉes pAr segrAis.<br />
Bibliothèque Hector de Backer, 954 ; Catalogue Destailleur, 1069 ; Bulletin Morgand et Fatout, 4470 ;<br />
Cioranescu, XVII, 62216 ; Lachèvre, Recueils collectifs de poésie, II, pp. 476-478 ; Frère, dans son<br />
Manuel du bibliographe normand, ne l’indique que d’après Niceron.<br />
Le présent recueil de pièces de Segrais comporte ses Eglogues, Elégies, Epistres, Stances, Sonnets,<br />
Madrigaux et Chansons, et enfin ses Odes.<br />
« Édition originale, non citée par Brunet. M. Frère ne l’indique, dans le ‘Manuel du bibliographe<br />
normand’, que d’après Niceron.<br />
Segrais, échevin de la ville de Caen, remplaça à l’Académie française son compatriote l’abbé de<br />
Boisrobert. Fatigué de la vie de Paris, il se retira à Caen où son goût pour les lettres le porta à réunir<br />
dans son hôtel les membres de l’Académie de cette ville. » (Bulletin Morgand et Fatout, 4470).<br />
« Les ‘Eglogues’ de Segrais, contenues dans ce volume, eurent un grand succès ; ses contemporains le<br />
comblèrent d’éloges, parfois exagérés, mais confirmés par le jugement de Boileau en ce qui concerne la<br />
grâce et l’aisance de la versification et l’élégance du style. » (Bibliothèque Hector de Backer, 954).<br />
Le poète normand Jean Regnault de Segrais (1624-1701) cultiva la poésie toute sa vie durant : elle lui<br />
valut la place de gentilhomme ordinaire et de secrétaire de Mademoiselle de Montpensier (la Grande<br />
Mademoiselle, à laquelle le recueil est dédié), qu’il occupa de 1648 à 1672.<br />
« Segrais est poète d’esprit et d’invention, et passé maître dans l’art de façonner un gracieux sonnet, un<br />
madrigal spirituel et délicat. Il excelle à relever par le charme des pensées et des expressions ce qu’il y<br />
aurait bientôt de fade dans ces petites poésies aisément voisines de l’afféterie et des fausses langueurs.<br />
Regrets touchants, dépit délicatement voilé, tendresse doucement attristée, tels sont les mérites de ces<br />
stances, et par là Segrais les a marquées de son cachet […] La plupart des chansons de Segrais sont<br />
pleines de finesse ou de sentiment, et méritaient que la cour eût plaisir à les chanter. Les jeunes gens y<br />
trouvaient l’image de leurs amours présentes, et les vieillards les fredonnaient avec tendresse, comme<br />
l’imagination caresse un agréable souvenir. Heureux privilège des poésies nées du cœur ! elles plaisent à<br />
tout âge, et la mode capricieuse ne peut rien contre elles […]<br />
Il faut laisser de côté les élégies, sonnets, madrigaux du temps et lire les chansons, celles de Segrais par<br />
exemple, si l’on veut rencontrer des vers qui rappellent les chefs-d’œuvre de Ronsard ou de Passerat.<br />
Tel est son caractère dans Segrais, et cette sincérité d’inspiration est une des qualités auxquelles il doit<br />
d’avoir surpassé en ce genre tous ses contemporains. » (M. Brédif, Segrais, sa vie et ses œuvres, pp. 118<br />
à 136).<br />
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