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recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

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1924<br />

Main d’amvre :Il a été expédié <strong>de</strong> <strong>Ouahigouya</strong> :<br />

le 12 avril : 430 manoeuvres sur le Railway <strong>de</strong> la Côte dïiroire,<br />

le 30 juin : 105 mumzuvres sur les chantiers <strong>de</strong> Thiès-Kayes.<br />

Les établissements <strong>de</strong> Diapandahé (Maison DEVES et CHALbMET, près <strong>de</strong> Kayes),<br />

accrédités par le Gouvernement local, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt en ce moment 200 ouvriers pour<br />

leurs plantations <strong>de</strong> sisal, dâ, coton, arachi<strong>de</strong>s, etc..<br />

La fourniture <strong>de</strong> ces contingents n’a donné lieu jusqu 2 ce jour, à aucune difficulté.<br />

La vérité comman<strong>de</strong> cependant <strong>de</strong> dire que leur passage sur les chantiers n’a pas<br />

laissé un excellent souvenir dans l’esprit <strong>de</strong>s manœuvres et, cependant, exceptionel-<br />

lement rares sont les cas <strong>de</strong> désertions signalés, comme aussi les cas <strong>de</strong> mortalité<br />

notifiés.<br />

Je pense que les chantiers privés <strong>de</strong>vraient pourvoir eux-mêmes au recruiement <strong>de</strong><br />

leurs travailleurs et les chantiers publics pourraient souvent trouver sur place la<br />

main d ‘œuvre qu ‘ils vont chercher à 1 W-ranger (dans d’autres colonies) sur la foi <strong>de</strong><br />

racontars le plus souvent dénués <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ment. Et, en effet? il est vraisemblable que<br />

le temps a fait justice <strong>de</strong> cette fable colportée et répétée à plaisir par les gens<br />

ignorants ou intéressés <strong>du</strong> Mossi ,wéservoir d ‘hommesz>, alors qu ‘en définitive toute<br />

cett-e régton correspond à un pays serni-désertique. Il me paraît superflu <strong>de</strong> sou-<br />

mettre toute proposition touchant les levées et Ies époques favorables aux levées <strong>de</strong><br />

travailleurs. La mise en valeur <strong>du</strong> pays, la nécessité d’assurer un transit intensif,<br />

l’obligation militaire et aussi le souci <strong>de</strong> traiter en hommes les gens pour lesquels<br />

nous avons accepté la mission <strong>de</strong> les con<strong>du</strong>ire progressivement vers 1~ liberté com-<br />

man<strong>de</strong>nt que nous les gardions ici pour l’amélioration <strong>du</strong> sort <strong>de</strong> leurs familles (6).<br />

Situation politique : Elle est satisfaisante. Les chefs saisissent toutes occasions favo-<br />

rables pour protester <strong>de</strong> leur loyalisme et <strong>de</strong> leur entier attachement à la France et<br />

. (6) Ce passage est riche en informations. Le pays mossi, avec sa forte population et la répu-<br />

tation qu’ont ses hommes d’être <strong>de</strong>s travailleurs disciplinés, restera longtemps le «réservoir<br />

<strong>de</strong> main d’oeuvre <strong>du</strong> Soudan et <strong>de</strong> la Côte d’ivoire». Les premiers recrutements <strong>de</strong> travailleurs,<br />

en pays mossi, remontent à 1912 pour les travaux d’infrastructure fé<strong>de</strong>rale : Chemin <strong>de</strong> fer<br />

Thiès-Rayes, terminé <strong>de</strong>puis le 31 décembre 1923 (dans le texte, il s’agit vraisemblablement<br />

d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’équipes d’entretien) - Chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Côte d’ivoire, lequel atteindra<br />

Bobo-Dioulasso en 1932 (et Ouagadougou dans les années 50) - l’Office<strong>du</strong> Niger, à partir <strong>de</strong><br />

1935. Les entreprises privees ne <strong>de</strong>meurent pas en reste. Le Gouvernement <strong>de</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Volta</strong><br />

leur donne l’autorisation <strong>de</strong> recruter sur son territoire, à partir <strong>de</strong> 1922.<br />

Dans ce passage, le commandant - et ce fut souvent une position partagee par nombres<br />

d’administrateurs <strong>du</strong> Mossi - s’élève contre les recrutements qui lui retirent «sa» main d’œuvre<br />

active. Toutefois, l’attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s autorités restera ambigüe : gar<strong>de</strong>r la main d’oeuvre pour<br />

développer la colonie, ou bien l’expédier ailleurs, faute <strong>de</strong> mieux, parce que le pays mossi<br />

n’est pas «rentable» ? En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> pénurie alimentaire, c’est la secon<strong>de</strong> solution qui<br />

prevaut .<br />

«En <strong>Haute</strong>-<strong>Volta</strong>, colonie <strong>de</strong> trois millions <strong>de</strong> paysans, le Gouvernement Géneral <strong>de</strong> l’A.O.F.<br />

a levé 25 276 manœuvres <strong>de</strong> 1920 à 1924 pour les travaux <strong>du</strong> chemin <strong>de</strong> fer <strong>de</strong> Thiès au<br />

Niger, 42830 <strong>de</strong> 1921 à 1930 pour le chemin <strong>de</strong> fer d’Abidjan à Ferkessédougou et il a<br />

laissé lever 16 541 manœuvres <strong>de</strong> 1920 à 1930 pour les coupes <strong>de</strong> bois et les plantations»<br />

(chiffres publiés à I’occasion <strong>de</strong> l’exposition coloniale <strong>de</strong> 1931, cités par R. Delavignette,<br />

§wviceAfric&z, Paris? 1946, Gallimard, p. 183).<br />

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