recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

AVANT -PROPOS
Le recueil d’archives que nous présentons a été réalise en Haute-Volta, de
1970 à 1974, dans les bureaux administratifs de la sous-préfecture de Ouahigouya
et surtout à la bibliothèque du Centre Voltaïque de la Recherche Scientifique
(C.V.R.S.) à Ouagadougou.
Que son Directeur soit ici remercié d’avoir bien voulu mettre à notre
disposition les archives coloniales conservées dans son Centre.
Les documents recueillis concernent la période 1908-194 1. Des recherches
en géographie ont d’abord motivé ce travail. Étudiant dans la région de Ouahigouya
les termes du rapport population-ressources, il était primordial de connaître le passe,
indispensable à la compréhension de la situation que nous analysons aujourd’hui.
Et le passe colonial est lourd d’initiatives - ou d’absences d’initiatives - ayant concouru
à la situation actuelle de la région étudiée.
Dans un premier temps, nous avons relevé dans les archives les informa-
tions relatives à l’état des récoltes, aux cultures obligatoires, au trafic commercial,
aux stocks de population recensée, aux mouvements migratoires. Puis, rapidement,
nous avons constaté que ces documents étaient aussi riches à bien d’autres égards et
qu’il aurait été dommage de ne pas les porter à la connaissance d’un public plus
vaste que celui des chercheurs intéressés à la Haute-Volta, d’autant plus que certains
papiers étaient déjà’ fort détkriorés et risquaient de ne plus être exploitables à court
terme. C’est pourquoi nous les avons recopiés, non pas in extenso, mais dans ce
qu’ils livraient d’intéressant, voire de pittoresque ou de savoureux, sur la vie d’un
poste de l’A.0.F. et les impressions ressenties par les Européens sur le pays et
ses populations.
Approuver, s’opposer rigoureusement ou rester réservé sur les positions
prises par la puissance administrante en A.O.F. n’est pas de notre propos. Le procès
de la colonisation a déjà été fait et les textes que nous soumettons aux lecteurs
parlent d’eux-mêmes et avec suffisamment de force pour nouséviter d’en (o-ajouter)).
Nous avons seulement fait en sorte que tout lecteur, averti ou non du passe colonial,
puisse suivre les évènements consignés dans les archives d’un poste où la ecivili-
satiorw était représentée par une poignée d’«expatriés)) et puisse apprécier, pièces
en mains, la façon coloniale de comprendre les peuples africains et de les administrer.