recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1914
imiter pour favoriser leurs affaires et trouver aussi dans leurs voyages des corréligion-
naires qui leur faciliteront davantage leurs opérations et leur offnront l’hospitalité.
Car, il est à remarquer que l’islamisme fait très peu de progrès chez les sédentaires,
dans les villages mossis.
Ecole : L Vcole primaire de Ouahigouya, qui était dirigée par un instituteur euro-
péen, semblait prendre de l’extension, malheureusement celui-ci a dû être évacué
pour cause de maladie. L’école est dirigée actuellement per un moniteur de Se classe
qui fait son possible, mais le développement paraît arrêté. Un autre moniteur
stagiaire vient pour l’aider mais je doute que ces deux indigènes puissent donner
à Pécole le lustre qu’apporte toujours la présence d’un instituteur européen qui
détient le savoir suffisant pour amener les élèves aux écoles supérieures.
Recensement :Le recensement du cercle qui avait été refait, en moyenne partie, par
mon prédécesseur Monsieur TAUXIER est rendu caduc par suite des nombreux
décès ou départs causés par la famine. Il sera à refaire presque complètement.
Le manque de personnel rendra cette tâche très ardue, car il y a dans le cercle
6.50 villages.
Bâtiments du Poste : Tous les bâtiments du Poste semblent être en parfait état
d’entretien. On a commencé à les recrêpir et blanchir en dedans. Cette besogne de
chaque année est rendue indispensable après la saison des pluies pour la conser-
vation des bâtiments et pour l’hygiène des habitations. Si ces travaux n’étaient
pas minutieusement faits, les termites ne tarderaient pas à les rendre inhabitables...
Dispensaire : Malgré Pabsence d’un docteur depuis plus d’une année, les indigènes
continuent à affluer au dispensaire où l%fkmier les soigne et panse les plaies avec
beaucoup de dévouement.
Conclusions : Le cercle paraît se relever peu à peu. Il n’est pas douteux que les
nombreux habitants qui ont quitté le cercle pour échapper à la famine ne sont pas
partis sans esprit de retour... Certains se sont éloignés croyant trouver plus de
clémence et de prospérité dans les pays du Sud plus arrosés, mais le plus grand
nombre reviendra. Il est même probable que les autres suivront sinon cette année,
du moins les années suivantes, ne se sentant pas chez eux dans les nouveaux pays
et forcés d’abandonner leur manière de vivre ordinaire au milieu de gens indifférents
ou même hostiles.
Que l’année 1915 soit une année agricole prospère et je suis persuadé que le Cercle
aura à enregistrer pour 1916 un accroissement de population et partant, la prospé-
rité économique du cercle ne pourra que s’en augmenter d’autant.
Je dois rappeler, en terminant, que le Naba du Yatenga est mort le 2 septembre der-
nier et qu’il a été remplacé . . . par Nalébia C., fils de notre ancien protégé le Naba
Boulli et çousin du décédé. Le nouveau Yatenga-Naba est un homme doux, sérieux,
connu depuis longtemps pour son loyalisme envers la France.
75