recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1914
NOVEMBRE
Questions en cours, leur suite :Ainsi que j’ai eu l’honneur de vous rendre compte
par télégramme, j’ai effectué une tournée dans le Sud et suis revenu par la route de
Yako à Ouahigouya. Partout les récoltes sont bonnes. Il y a donc du bien-être dans
le cercle.
J’ai &ourté ma tournée de quelques jours, rappelé d’urgence par la mort de Mon-
sieur le Receveur des Postes, qui était tombé malade le lendemain de mon départ.
Faits nouveaux : pai traversé, pendant cette tourde, 23 Vil&es et je me suis fait
donner le nombre des personnes imposables décédées pendant la famine. Ces villages
comprenaient l’année dernière une population de 13495 imposables. 3354 sont
mortes de la famine. D’autre part, 933 personnes sont paities dans les cercles voisins.
Il reste donc 9 208 personnes, soit une perte sèche de 4 287 contribuables (47).
Impôt : Les chefs viennent successivement donner le nombre des morts dans leurs
villages et chercher le chiffre de l’impôt qu’ils auront à payer pour 191.5. lis sont
avertis qu ‘ils auront à payer 2 francs et 1 franc par tête, pour l’année 1916. Ils ne
protestent en aucune façon (48).
Esprit des populations : La population est d’une insouciance prodigiatse. Tout le
mois de novembre a été l’objet de fêtes ininterrompues : la fête des Mossis faisant
suite à la Tabaski. Le mois a été, on peut le dire, consacré aux chants, aux danses et
aux réjouissances. Ce n’est pas dprfs le cercle de Ouahigouya que l’on peut redouter
un soulèvement qui serait provoqué par le fanatisme religiauc musulman. Au
contraire, je pense que les Mossii se mettraient de notre côté flanchement, avec
l’espoir de s’emparer des troupeaux des Peuls musulmans.
DÉCEMBRE
Questions en cours, leur suite : Suivant les prescriptions de vos télégrammes chiffrés,
recommandant de surveiller plus étroitement encore les men&es inusulmanes et les
passages de marabouts étrangers pendant la guerre, j’ai divisé le cercle en quatre
(47) En matière de sécheresse, on ne saurait être plus explicite !
(48) Cette «logique» qui nous paraît odieuse aujourd’hui, était à l’époque en parfaite confor-
mité avec la théorie «pr&eynesienne», faisant de l’équilibre budgétaire autant un principe
de morale qu’une règle de saine gestion de l’économie.
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