recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1914
AOÛT
Questions en cours, leur suite : La famine a régné dans le cercle de Ouahigouya
pendant le mois d’août 1914. L’Administrateur a éte obligé de demander par
télégramme N” 150 du 7 août un crédit de secours de famine. Deux mille francs
ont été accordés par télégramme 3267 du 10 août pour faire face aux besoins
urgents (43). Ils ont été distribués avec soin du II au 28 août. Actuellement, il
serait désirable qu’un nouveau secours, demandé par télégramme N” 183 du
28 août, soit accordé, la récolte de mais n’ayant pas encore eu lieu à Ouahigouya
à cause de l’hivernage tardif et les décès étant toujours au dessus de la moyenne à
Ouahigouya et dans les environs.
Les pluies ont été abondantes et même magniJiques pendant le mois d’août 1914
quoique dans les derniers jours, elles se soient ralenties. Il est permis d’espérer
qu’elles continueront ou reprendront en septembre et que la récolte cette année
sera belle. Cependant. si l’hivernage 1914 est remarquable, il aura été tardif et c’est
ce qui explique que la moisson de maïs n’ait pas encore eu lieu dans le cercle. Elle
n “aura pas lieu avant le 10 septembre. Le mil vaut toujours 1 Fr le kilo sur le marché.
Faits nouveaux :Néant.
Impôt :Rentré depuis longtemps.
SEPTEMBRE
Questions en cours, leur suite : La famine a heureusement pris fin au cours de sep-
tembre. La récolte du maïs, bonne d’une façon générale, a eu lieu et elle a fait
tomber le prix du mil d’une façon extraordinaire ; de 1 Fr le kilo, le mil est descendu
à 0,50 Fr, puis à 0,2.5 Fr, enfin à 0,20 Fr le kilo, prix où il est actuellement.
Assurément, c’est encore beaucoup mais ce prix se maintiendra tant que la récolte
du sorgho rouge (le premier des mils récoltés) n ‘aura pas eu lieu. La récolte générale
du mil s’annonce comme fort bonne cette année. Les pluies ont été suffisantes et se
sont prolongées jusqu’en fin septembre. Actuellement, elles ne sont peut-être pas
encore finies. Il est dommage que le défaut relatif de semences et le manque de bras
produits par la famine fassent que cette récolte ne soit pas aussi magnifique qu’elle
aurait pu l’être sans cela (44).
(43) Soit, au prix du marché de détail, en cette période de soudure, l’équivalent en valeur de
deux tonnes de mil, pour quelques 350 000 habitants recensés. Un secours bien maigre. . .
à titre de comparaison, l’année suivante 14 000 F sont dépensés sur le chapitre ((cadeaux
divers» pour faciliter le recrutement des tirailleurs.
(44) Ce passage mériterait d?être développé. L. TAUXIER ne dit-il pas en clair que la sécheresse
d’une année se répercute sur la production de l’année suivante par ses effets induits ?
Sécheresse entre mai et septembre 1913 : soudure difficile en 1914 et, par suite, réduction
des surfaces ensemencées (faibles réserves de semences et moindre vigueur au travail),
laissant prévoir une récolte médiocre en 1914,indépendamment des bonnes conditions
pluviométriques.
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