recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1913
de 1,60. Ces légeres augmentations produiront un surplus de 6 400 Fr. environ.
Pour les Samos un cas spécial se pose : le recensement que je viens de faire a prouvé
que le nombre d’imposables est beaucoup moins grand qu’on ne l’avait supposé. Il y
a 15 381 imposables et non 21228, donc une grosse diminution. Or, si nous laissons
les Samos à 0,SO Fr., ils paieront désormais, pour 1914 et 1915, 12 304,80 Fr. alors
qu’en 1913, ils ont payé (sans dificulté apparente) 14 935,60 Fr. Je propose donc
de mettre les Samos à 1 Fr-, ce qui leur fera payer 15 381 Fr. en 1914 et 1915. Ils
seront encore diminués de 1129,40 Fr. sur le rôle primitif de 1914 et ne seront pas
augmentés en 1915. Il est bien entendu que, comme les Samos sont de purs culti-
vateurs, ce n’est que temporairement qu’ils se trouvent rangés dans la même caté-
gon-e que les commerçants et demi pasteurs. Il faudra les années.prochaines les faire
marquer le pas pour que les Mossis, Adsés et Rimaibes les rattrapent. L’impôt de
l’avenir est, en effet, dans le Yatenga de : 1 Fr pour les purs cultivateurs, 150 Fr.
pour les commerçants et 2 Fr. ou 2,50 Fr. pour les pasteurs.
En résumé, je propose une augmentation de 5 300 Fr. environ sur le chiffre de 1914
(215 000 Fr.), sans compter celle que peuvent donner les recensements qui sont à
entreprendre.
J’estime que nous ne pouvons pas augmenter plus le chiffre de l’impôt pour 1915
étant donné que la récolte de 1913 (octobre 1913) a été fort mauvaise. Cette récolte
n’aura pas de répercussion sur l’impôt de 1914, qui est déjà rassemblé à l’heure qu ‘il
est et prêt à être payé, mais s’il y a famine dans le pays au printemps de 1914, cela
pourra avoir une répercussion sérieuse sur 1 ‘impôt de 1915.
L’esprit des populations est bon. Les noirs du Yatenga se sont resignés à notre auto-
rité et ne la contestent plus... Malheureusement, les Mossis, autrefois pillards, ne se
sont pas transformés d’un seul coup. Jadis, ils dirigeaient soit des expéditions régu-
lières, soit des attaques incessantes à main armée sur les populations qui les entou-
raient : Samos, Fulbés, Rimaibes. Depuis notre arr&ée, ils ont du renoncer à cette
manière de faire, mais ils sont restés pillards au fond de l’âme, beaucoup moins
dressés que les Fulsés et les Samos au travail agricole régulier, et cela se traduit
maintenant par des vols incessants et par des meurtres dont il est difficile de saisir
les auteurs... IZ faut amener les Mossis à ne plus concevoir d’autre issue à la satis-
faction de leurs besoins que celle du travail régulier et quotidien.
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