recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1912
pour le moindre prétexte : rivalité au sujet des femmes, vols, etc, etc... Son forfait
accompli comme la chose la plus naturelle du monde, le Mossi ne cherche pas à
se sauver, car son village est tout pour lui. Aussi, son arrestation est-elle généra-
lement facile. Quelques fois, c’est le chef de canton qui vient conduire le coupa-
ble au chef-lieu. dès qu ‘il a connaissance du crime.
En agissant ainsi. il n’obéit nullement à un sentiment d’indignation ou de justice,
car le meurtrier. pour une cause juste aux yeux des indigènes, est consideré comme
un justicier, mais par crainte du Commandant de cercle auquel il doit rendre
compte de tout ce qui se passe dans le canton.
De toutes les races du cercle, les Mossis sont ceux sur lesquels on est le plus
en droit de compter parce que les plus perfectibles. Ils sont au nombre de
180 383.
Les Peuls, quoique plus intelligents, sont excessivement dissimulés. Ils sont
répartis en plusieurs groupements. Possesseurs de nombreux troupeaux de bovidés,
ils nomadisent toute l’année, selon la saison, le régime des eaux et la qualite du
pâturage, dans les différents lieux du cercle. Aucune remarque ne peut être faite
au sujet de leur caractère apparemment soumis mais, vis à vis des Mossis et des
Samos avec lesquels ils sont toujours en contact, ils font montre d’un esprit
chicanien qui leur vaut d’être souvent appelés devant le tribunal de Province pour
répondre des dégâts commis dans les lougans par leurs troupeaux.
Au nombre de 21582, ils paient un taux d impôt beaucoup plus élevé que les
autres indigènes. dont ils s’acquittent aisément.
Enfin, les Samos, au nombre de 20600 habitent toute la région Ouest et Sud
du cercle. Autant les Mossis et les Peuls sont soumis, autant les Samos sont
indépendants et indisciplinés. N’ayant pas de chefs de cantons, ils ne relèvent que
de leurs chefs de village dont l’autorité sur eux est bien illusoire.
Dans presque tous les villages. principalement ceux en bordure du cercle de
Dédougou, où ils sont installés depuis longtemps, des familles de race Dioula
pratiquent l’islamisme. Intelligents, ils se sont imposés peu à peu aux Samos,
immiscés dans leurs affaires et ont pratiquement acquis une autorité acceptée.
Mais là s’est arrêté leur pouvoir, car ils n’ont pu arriver à convertir une race
essentiellement fétichiste. Très défiants, les Samos viennent rarement au Cercle.
Ils ne quittent guère leurs villages, qui sont très étendus, et comprennent beaucoup
de soukallas importantes. Ils accueillent plutôt 1 ‘Européen avec indifférence.
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