recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1911
NOVEMBRE
Faits nouveaux : La grande fête du mil a commencé le 23 novembre et s’est déroulée
pendant une semaine au milieu des tam-tam, des chants et des traditionnelles liba-
tions de dolo. Nul incident n’est venu troubler les populations en liesse et le Grand-
Naba est- venu en fiIl de mois, accompagne’ de ses quatre dignitaires, nous remercier
de la latitude qui leur est laissée de célébrer sans réserve leurs fêtes traditionnelles.
Vne petite gratification en argent leur a été donnée à cette occasion pour leur
attachement à notre cause.
Esprit des populations : Très satisfaisant. Nous signalons toutefois que les Peuls qui
nous ont fort occupé pendant tout l’hivernage, en raison des pâturages plus ou
moins rcaptk par les Mossis culti~~ateurs, nous assaillent maintenant de récla-
mations contre les mêm.es Mossis qui défendent 1 ‘accès de leurs puits aux troupeaux.
La vérité est que le Peu1 nà jamais fait, lui-même, la moindre excavation en vue
d àbreuver ses animaux et qu ‘il essaie de mettre en jeu la supétiorité, qu ‘on lui
a peut-être jusqu’à ce jour trop ouvertement reconnue, pour imposer à lëlément
mossi certaines charges (31).
RAPPORTANNUEL
. . . C’est sur les tournées sagement faites que nous devons compter pour attirer à
nous les indigènes et les amener tous, qu’ils soient des cantons éloignès ou desvillages
proches du chef-lieu, à nous soumettre leurs différends... NOUS devons aussi
compter sur ces tournées pour essa-ve?: ainsi que nous l’avons préconisé dans des
rapports antérieurs, de transformer peu à peu avec le concours des chefs et la mise
en jeu de leur responsabilite’ propre cet état lamentable des mœurs qui est la cause
au Yatenga de tant de larçins, de vols et de crimes. Le tribunal correctionnel, en
particulier, n ‘est pas à court d ‘ouvrage à Ouahigouya. Le vol surtout est ancrt! dans
les mœurs, comme d àilleurs dans presque tout le Mossi . . .
Aussi, avons nous pensé que nous devions. avec le concours des chefs et de tous les
agents que mous avons à notre service, tenter de réformer cet état de choses, en
saisissant toutes les occasions qui s’offiei~t à nous : palabres publics ou conversations
privées, au cours desquels IZOUS devons essayer de convaincre 1 ‘indigène de 1 Intérêt
Cuident qu Il aurait de se livrer à tous travaux à sa portée, à la culture en particulier.
qui en hriassurant la vie quotidienne et celle du lendemain, écarterait de lui ce désir,
qui hante trop de Mossis ou de Safr*.‘q dc voler pour se procurer le nécessaire et
eiisuitr le superflu !
(3 1) Que les Peul, dès le mois de novemhre. vicnncnr réclamer l’acck. au puits villageois, prouve
que Ics marcs naturelles sont dGjà as@chérs (St que Ics pluies n’ont pas 6th abondantes.