recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1911
En ce qui concerne.le recensement, des essais intéressants ont et& faits au cours de
cette tournée.
On avait procédé jusqu ‘ici, par divers moyens, au dénombrement global des villages.
Cette façon d’opérer donnait des résultats très vartables et permettait des confusions
grossières.
Presque partout, le Docteur D. qui, dans ses tournées a toujours procédé dune fpçon
scrupuleuse et très méthodique, était arrivé à vacciner un nombre d’habitants sensi-
blement supérieur à celui que portaient les statistiques officielles. Il est vrai que les
indigènes se présentaient plus facilement à lui que devant un agent recenseur dont
ils n’ignoraient pas - les chefs du moins - que les travaux servaient de base à péta-
blissement des rôles. Dès qu’il s’agissait de ces derniers, ils échappaient en plus
grand nombre aux rassemblements qu’on voulait leur imposer et qui exi-
geaient d’ailleurs, pour être obtenus, même imparfaitement, un personnel assez
considérable.
Nous avons rejeté ce procédé devenu inadapté et avons préféré tenir compte de la
constitution des groupements indigènes du Yatenga, ordinairement subdivisés en
uzakau - tres différentes, soït dit en passant des soukalla des pays mandés. Une fois
la distinction entre zaka nettement établie - opération qui est essentielle et peut
seule représenter quelques difficultés - il suffît de recenser un nombre limité de
représentants de chacune d’elles pour avoir’la possibilité d’e’tablir un contrôle des
chefs de famille, avec toute la précision désirable. Les femmes et les enfants doivent
figurer numériquement répartis selon les catégories prévues par les instructions en
vigueur en matière de recensement. Le bétail est également dénombré.
Monsieur P., commis des affaires indigènes, nouvellement arrivé à la Colonie,
a été mis au courant de cette méthode et a opéré sous notre direction dans
quelques villages. Il se consacrera désormais à ce travail qui, bien conduit, paraît
devoir donner, par rapport aux chiffres obtenus antérieurement, des différences
considérables.
AVRIL
Faits nouveaux : Le décès de Monsieur 1’Administratet.w C., survenu le 23 avril,
a ralenti pendant quelques jours la marche des services du cercle. Au su de ce
douloureux événement, de nombreux chefs se sont ‘rendus à Ouahigouya pour
saluer la dépouille mortelle de leur ancien administrateur. Monsieur A., chargé
des affaires courantes a passé le service à Monsieur 1’Administratet.w L., amvé le
1 er mai (29).
(29) Le décès de deux administrateurs en deux ans témoigne des difficultés de vivre en A.O.F.
dans les premiers temps de la colonie. uI1 faut toujours commencer la visite d’un poste par
le cimetière, c’est le lieu le plus peuplé» disait sous forme de boutade le Vicaire Apostolique
du Soudan (cité par A. PROST).
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