recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1911
FÉVRIER
L ‘impôt montant à la somme de 129 973,65 Fr. a été entièrement perçu avant la fin
de février. Ce résultat est di&-ne d’attirer l’attention si l’on considère qu’il a été
obtenu sans pression et pour ainsi dire sans effort, alors que les récoltes ont été
médiocres sur toute l’étendue du cercle et qwe quelques cantons du Nord, lesjmoins
peuplés heureusement, sont peut-ê&? menaks de disette-
Le simple exposé de cette situation montre assez ce qui a été au point de vue
politique, réalisé ici depuis ces dernières annt?es et le bon esprit qui anime les
populations du Yatenga. Les rapports de I”an dernier représentait cet esprit comme
médiocre et il pouvait être à la r&ueur jugé tel, si l’on n’envisageait que le degré de
perfection auquel il est désirable d’etteindre. On doit, certes, éviter en pareille
matière de se laisser aller à un optimisme facile, mais se placer a ce point de vue
était de la part de notre prédécesseur d’autant plus méritoire, que c’est en grande
partie à son action que sont dûs lesprogrès que nous constatons aujourd’hui...
Rien à signaler relativement aux questions musulmanes. Elles ont très pèu d’im-
portance. au Yatenga où la pop&tion se montre réfractaire à tout prosélytisme
rel&ieux~
Monsieur l’inspecteur de l’Ense&nement T. est arrivé à Ouahigouya le 26 février.
ll a visité l’école du cercle qui compte 39 élèves assez assidus mais malheureusement
peu avancés par suite du défact de moniteur titulaire.
MARS
- Une tournée a été effectuée... dans les régions du Nord-Est qui sont plus particuliè-
rement menacées de disette. Plusieurs villages ont été parcourus ainsi que les cantons
de Namsiguia et de Bassi. La situation @y est pas bonne ; certaines‘localités seront
dans deux mois absolument dépourvues de céréales.
Les popuhztions ont été engagées à m&ager le peu dont elles disposent et à cesser la
fabrication du dolo qui entraîne un gaspillage considérable de grains d’alimentation.
Les chefs de village y veilleront. Ils ont reçu d’autre part 1 ‘assurance qu ‘ils ne seraient
point abandonnés et que l’adnzinistration leur faciliterait l’acquisition de mil en
quantité suffisante pour permettre aux indigènes de se noum? jusqu’à la récolte
prochaine et de procéder à l’ensemencement des tewains de culture. Les cantons de
Diogoré et de Lago, relativemeut peu éloignks, et les gros villages Samos de 1’Ouesf
ont été, en effet, épargnés par le sécheresse. Nous sommes dt% à présent assurés
qu’ils consentiront des empmnts collectifs aux localités éprouvées et, parmi ces
dernières, celles qui possèdent des réserves de bétail, pourront échanger leurs ani-
maux contre des gains à un taux raisonnable, sans craindre les spéculations aux-
quelles l’urgence de leurs besoins aurait pu les exposer. Les populations ont paru
sensibles à la sollicitude dont elles se voyaient l’objet (28).
(28) Aujourd’hui encore, les Mossi des régions septentrionales vivent selon le même principe :
mi-culture, mi-élevage. Le ttoupeau est à la fois un moyen de trésorerie (petits ruminants)
et un capital de précaution (bovins).
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