recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1909
Demandes : . . . Le cercle de Ouahigouya ne possède pas de dispensaire et dépend au
point de vue médical de Bandiagaa, éloigné de près de 180 kilomètres par la route.
D’autre part, le Yatenga, peuplé de plus de 250 000 habitants, constitue un champ
assez vaste pour qu’un médecin puisse y exercer son art et y trouver un nombre
respectable de malades. Il serait très désirable, dans l’intérêt des indigènes du cercle
qui supporteraient essentiellement ce supplément de dépenses, de créer un dispen-
saire à Ouahigouya.
Peut-être même, pourrait-on faire du cercle un centre vaccinogène. La situation
géographique du Yatenga entre les cercles de Koury, Bandiagara, Ouagadougou et
Dori, son éloignement relativement faible du laboratoire de Bamako, la facilité avec
laquelle on peut trouver des génisses à des prix de location avantageux à toute
époque df l’année, le climat très sain pour les animaux, sont autant de raisons qui
plaident en fwreur de l’installation de cet établissement . . .
Il serait à souhaiter de voir Ouahigouya relié par un fil avec un poste voisin, soit
avec Bandiagara, soit avec Don’ ou Yako . . .
Conclusions : L keuvre d’organisation politique et administrative du Yatenga peut
etre considérée comme en bonne voie d’achèvement.
Les indigènes, visités de nombreuses fois au cours de ces dernières années, paraissent
pour la plupart avoir compris quel était le but que nous poursuivions ici. Débarrassés
du joug pesant des Nabas qui les opprimaient et les molestaient continuellement2 ils
ont pu apprécier les bienfaits de notre ct?uvre qui leur a donné la liberteà laquelle
ils avaient dsoit de prétendre et a développé chez eux le sentiment de propriété (.-.).
Sous les conseils qui leur furent à maintes reprises psodigués, les indigènes de ces
réglons ont senn* naître chez eux le besoin de plus de bien &re ; sachant qu’ils
trouveraient en nous des protecteurs puissants contre les abus de toutes sortes, ils
ont voulu rendre leur existe matérielle plus agréable.
Ils ont pris goût au commerce qui jusqu’alors n Vtait entre les mains que de quel-
ques Mandingues ou de Haoussas (21) venus d’un pays étranger- Aujourdhui, le
nombre de Mossis qui vont trafïquer dans les ter&oires voisins, en Gold-C’oast et en
Cote d ‘Pvoire est relativement important et va toujours croissant...
Ces faits nous montrent combien les indigènes ont confiance en nous et savent
apprécier les efforts que nous faisons pour leur apporter la sécurke des biens et des
personnes et pour les initier peu à peu à nos principes de civilisation.
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(21) Manding et Haussa sont des termes employkç dans ce texte, au mème titre que Diula,
c’est-à-dire : commerpants musulmans, colporteurs.
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