recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1909
cependant, à notre avis, voir dans ce fait une augmentation du nombre des délin-
quants du Yatenga. La principale cause, en effet, qui pousse ordinairement les
indigènes à commettre quelques délits : la famine et la misère, ne peut être prise en
considération dans un pays comme celui-ci ou les récoltes ont été cette année très
abondantes, ainsi d’ailleurs que les années précédentes, et où les populations très
généreuses secourent toujours les individus dans le besoin . . .
Nous pensons que sinotre juridiction localea eu un aussifort chiffre d’affaires correc-
tionnelles à examiner, cela tient tout simplement à ce que les nabas sont plus péné-
trés de leurs devoirs que jadis et qu’ils protègent mieux leurs administrés contre les
gens de leur propre entourage, formé genéralement de jeunes pillards sans scrupules.
NOVEMBRE
Faits nouveaux : L agitation qui règne depuis quelques temps chez les Habbés de la
falaise de Bandiagara (19) et l’assasinat de Monsieur V. ont eu une legere réper-
cussion chez les habitants duNord-Est du Yatenga. De même, l’excitation qui existe
chez les Peuh du Djelgodji (cercle de Don) et dont nous fit part télégraphiquement
le Commandant de ce ternetoire, provoqua quelque émotion chez les populations du
cercle de Ouahigouya, voisines de cette province. Bien qu ‘à notre avis, nous n’ayons
pas à craindre un mouvement de la part des populations habitant près de la limite
des cercles de Bandkgara et de Dori, nous avons cru devoir les faire surveilleF”
étroitement. Les Peuls Fittobés, tribu assez remuante, mais non hostile à notre
autorité, font l’objet d’une attention toute spéciale. Les Peuh de cette @action qui
font paître leurs troupeaux, ainsi que le fait se produit tous les ans, dans les terril
toires voisins, près de la efalaise> et dans le Djelgogji, ont été invités à rentrer
immédiatement dans leurs villages respectifs.
Si le mouvement des Habbés na eu aucun effet politique sur les habitants du
cercle de Onahigouya, il a eu par contre des conséquences facheuses pour le
commerce local. Les Dioulas, mal renseignés ou exagérant les faits, ont éte effrayés
par les bruits qui couraient et craignant de ne plus trouver la route du Nord (Banh-
Douentza-Saraféré) Sure pour le tranport de leurs marchandises ont moins voyagé
qu ‘à 1 ‘ordinaire .,.
Tournées : Du 13 octobre au 3 novembre, Monsieur H., commis des affaires
indigènes parcourut les ré@‘ons Sd-est et Est du cercle, en passant près de la
limite des cercles de, Ouagadougou et de Dori qu ‘il avait mission de relever . . .
(19) Habbe (ou Dogon) : habitants des falaises gréseuses de Bandiagara, au nord-ouest de
Ouahigouya. Il s’agit d’un habitat-refuge, conséquence de la pénétration mossi et peu1
dans cette rkgion.
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