recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

MAI
Faits nouveaux : Quelques pluies sont tombées et les indigénes ont commencé
à ensemencer leurs lougans.
Comme le fait se passe chaque année à cette époque, de nombreuses contestations
naissent au sujet des cultures. Quelques rixes éclatent entre les indigènes, principa-
lement entre Peuls et Mossis ; les premiers laissant circuler leurs troupeaux dans les
cultures de ceux-ci, peu tolérants et prompts à tirer des flèches sur les animaux.
Des ordres très sévères ont été donnés et .quelques punitions infligées, pour faire
cesser cet état de chose.
Tournées : Du 4 au 16 mai, I’Administrateur accompagné de Monsieur H., commis
des Affaires indigènes, a parcouru les régions sud et est du cercle. 11 a visité la
province du Riziam et les cantons de Rattenga et de Zittenga dont les chefs, bien
que dévoués à notre cause, manifestaient certaines vélléités d’indépendance. Très
craints de leurs administrés, ces Nabas empêchaient parfois les plargnants d’arriver
jusqu ‘à Ouahigouya. Dans de fréquents palabres, lildministrateur a expliqué auz
indigènes qu’ils devaient obéir à leurs chefs, nos représentants au milieu d’eux,
lorsqu’ils transmettaient nos ordres et qu’ils agissaient suivant nos instructions, mais
qu’ils ne devaient pas les écouter lorsqu ‘ils voulaient leur interdire de venir présenter
leurs doléances au chef-lieu.
Les Nabas furent également prévenus d’avoir à changer leur manière de faire et que
des punitions très sévères leur seraient infligées dans le cas ou nous recevrions des
réclamations sur eux pour abus d’autorité OU exactions. Nous ne doutons pas que
ces Nabas, ainsi avertis, ne se confinent plus scrupuleusement à l’avenir dans le rôle
que nous voulons qu’ils aient : ladministration de leurs provinces.
Au cours de cette tournée, nous avons pu nous rendre compte de la richesse en
cultures et en troupeaux de cette partie du cercle. Les villages très peuplés sont
situés seulement à quelques kilomètres les uns des autres ; les lougans réunissent
presque sans interruption les agglomérations d’indigènes et de nombreux troupeaux
de peuls sillonnent tout le pays. Ces provinces, surtout cellesdu Riziam et de Zittenga
sont également les plus commerçantes du Yatenga ; des villages entiers font
d’une manière continue le commerce du sel, des bandes de coton et des colas
entre Tombouctou et Saraféré d’une part et le cercle de Ouagadougou d’autre part.
Les indigènes vont encore bien souvent en Gold-Toast. Nous avons insisté pour qu’ils
exportent eux-mêmes et sans se servir d’intermédiaires leur coton et leurs animaux
dans la colonie anglaise. Nous croyons que ces conseils seront suivis, car le marché
de Tombouctou ayant été dernièrement encombré par une grande quantité de
bandes de coton, les indigènes que nous avons visités cherchent un autre débouché
pour leurs produits. D’autre part, le Rùiam Naba, chef très intelligent et faisant
depuis longtemps du commerce, usera de son injhrence morale pour guider ce
mouvement d’exportation.
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