recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD
recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD
recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
,1908 RAPPORTS POLITIQUES MENSUELS<br />
FÉVRIER<br />
L’impôt <strong>du</strong> cercle est presque entièrement rentré fin fhrier. Cette rentrée<br />
rapi<strong>de</strong> et totalement en espèces (1) s’est passée dans les meilleures conditions. Nous<br />
n’avons pas eu à envoyer <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s-cercle (2) sauf dans trois ou quatre cas, pour<br />
<strong>de</strong>s villages qui ignoraient le montant <strong>de</strong> leurs contributions. Nous avions recomman-<br />
dé à ces agents <strong>de</strong> se montrer bienveillants à l’égard <strong>de</strong>s indigènes, leur faisant<br />
remarquer qu’ils n’allaient pas exiger l’impôt, mais seulement avertir les villages <strong>de</strong>s<br />
sommes qu’ils <strong>de</strong>vraient payer.<br />
L’école est toujours fréquentée par vingt-cinq élèves. La construction d’un<br />
bâtiment scolaire va être entreprise dans le courant <strong>de</strong> mars. Rien à signaler au sujet<br />
<strong>de</strong>s écoles musulmanes . . . Ii’ n’existe pas d’école protestante ou catholique dans le<br />
cercle (3).<br />
(1) Les premiers impôts ont d’abord eu un caractère collectif ; tel village ou tel groupe<br />
d’éleveurs pouvant payer soit en nature (mil, bestiaux), soit en monnaie <strong>du</strong> pays : les cauri<br />
(coquillages Cvpraea). Au taux <strong>de</strong> change officiel, la pièce <strong>de</strong> 5 francs valait<br />
5 000 cauri.<br />
(2) Gar<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cercle (ou gar<strong>de</strong>s-cercle) : agents chargés <strong>de</strong> la sécurité: Ils sont employés<br />
à toutes les besognes ayant un caractère coercitif.<br />
(3) Il s’agit <strong>de</strong> l’lkole Régionale. L’enseignement laïque a été institué par FAIDHERBE au<br />
Sénégal en 1854 mais l’enseignement est d’abord le fait <strong>de</strong>s Missions religieuses. Du fait <strong>de</strong>s<br />
lois <strong>de</strong> Séparation <strong>de</strong> l’Église et <strong>de</strong> l’État, l’enseignement est organisé en A.O.F. par un<br />
décret <strong>de</strong> 1903 qui prévoit : les écoles <strong>de</strong> village (qui semblent n’avoir existé que sur le<br />
papier), les écoles rurales (qui apparaissent tardivement : à Ouahigoya, en 1937) et les<br />
écoles régionales, au niveau <strong>de</strong> chaque cercle, qui doivent préparer au CEP. Au niveau <strong>du</strong><br />
chef-lieu <strong>de</strong> chaque colonie existait aussi une Ecole Primaire Supérieure.<br />
Les écoles musulmanes sont <strong>de</strong>s écoles dites coraniques. L’Islam fut d’abord considéré par<br />
PAdministration comme «l’étape nécessaire que les Noirs <strong>de</strong>vaient tkumhir pour accé<strong>de</strong>r<br />
à la civilisation» et l’arabe fut employé dans tous les textes officiels, à côté <strong>de</strong>s textes<br />
français, jusqu’en 1911. Cependant, à dater <strong>de</strong> 1906, à la suite d’insurrections musulmanes<br />
au Niger, en Mauritanie et en <strong>Haute</strong>-<strong>Volta</strong>, W. PONTY, Gouverneur <strong>du</strong> Haut Sénégal -<br />
Niger, prescrivit, dans une circulaire (juillet 1906), la surveillance <strong>de</strong>s marabouts itinérants<br />
et quêteurs et leur mise en arrestation éventuelle. Ceci explique le contrôle exercé sur les<br />
écoles coraniques, les marabouts et la présence <strong>de</strong> la rubrique «Questions musulmanes» dans<br />
les rapports. Précisons qu’en 1906, un marabout venu <strong>de</strong> Salaga (Gold Coast, actuel Ghana)<br />
prêcha, dans le Mossi, l’insurrection contre les Blancs. Il fut emprisonné à Ouagadougou.<br />
Deux ans plus tard, un autre marabout parvint, avec l’assistance <strong>de</strong> plusieurs chefs mossi,<br />
à lever plus <strong>de</strong> mille cavaliers qui marchèrent sur Ouagadougou. L’armée se porta à leur<br />
rencontre et le marabout fut abattu.<br />
23