recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

de temps réduit, les pluies sont déterminantes pour l’état des récoltes. Leurs
irrégularités ne peuvent être atténuées du fait du faible pouvoir de rétention en
eau des sols.
Ces conditions ne sont guère favorables au développement de plantes vivrié-
res autres que les nuls (petit mil et sorgho) qui subviennent à la nourriture quoti-
diemte des populations. Le coton et l’arachide, en faibles quantités, ainsi que les
produits de cueillette du karité, du néré et du kapokier font l’objet d’un petit
commerce local.
Si cette économie de subsistance est partagée par nombre de régions des
latitudes soudano-sahéliemres, les fortes concentrations de populations viennent
renforcer au Yatenga sa précarité. En 1930, les densités humaines étaient déjà
voisines de 50 h/km2 autour des petits centres de Ouahigouya, Gourcy et Seguenega.
Elles sont actuellement du double du fait de l’accroissement démographique (6).
Une telle charge de population s’accompagne sous ces latitudes et en milieu rural
technologiquement stable d’une pénurie de terres cultivables, dune réduction des
temps de jachère, d’un épuisement rapide des sols et d’une chute des productions.
Ainsi, chaque année, l’abondance relative de mil en certains lieux de !a
région ne fait que compenser la pénurie de récoltes dans d’autres. Que plusieurs
années successives soient caractérisées par une pluviométrie déficitaire ou seulement
des pluies mal réparties et c’est la disette ou la famine. Autrefois encore (le fléau
semble avoir été enrayé depuis 1948), les vols de criquets migrateurs venaient I
détruire les récoltes (7).
Telles sont les caractéristiques essentielles de la région dont parlent les
archives et qu’il ne faut pas perdre de vue à leur lecture.
(6) Les épidémies de variole, méningite cérébro-spinale, grippe, ont été progressivement
jugulées par les campagnes de vaccination et par l’implantation d’un encadrement médical.
Pour insuffisant qu’il soit, ce dernier freine la mortalité, surtout infantile. Par ailleurs,
l’intensification de la production et la constitution de réserves alimentaires, malgré les
critiques qu’on peut leur adresser, ont amoindri les effets de certaines famines.
(7) L’Organisation internationale contre le. criquet migrateur africain poursuit, depuis 1948,
la lutte contre Locusta migratoria m&ratorioides.
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