recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

suivant les prescriptions des ingénieurs des services agricoles. Àjoutons que les rende-
ments obtenus à l’époque varient de 50 & 90 kg de coton à l’hectare et l’on appré-
ciera la consommation de terres neuves requises annuellement : 1500 ha en moyenne
pour 100 T de coton.
Ce ne sera qu’autour des années 50 que les autorités locales reconnaîtront
enfin les effets néfastes de la culture extensive : manque de bois pour l’alimentation
des foyers domestiques et la construction des habitations, extension rapide de
l’érosion sur les sols cultivés. Alors, commencera «l’équipement du territoires :
création de pépinières et de parcelles de reboisement, construction de petits barrages
et aménagement de banquettes ami-érosives (1957-1963). Ces interventions pour-
ront être jugées bien tardives quand on considère que l’équilibre écologique a sans
doute été rompu au cours des années 30.
Les administrateurs ne portent pas attention aux cultures vivrières ; ils
déplorent seulement les disettes ou les famines et procèdent hativement à la «consfi-
tution de grekers de r.?serve» pour ne plus s’en préoccuper avec le retour des
«années normales>. Que surviennent alors des vols de sauterelles et les habitants
subviendront eux-mêmes à leurs besoins, allant échanger leur bétail contre le mil
des régions voisines ; ils en ont l’habitude ! Que des épizooties provoquent des
hécatombes dans le troupeau, que les animaux se vendent mal par suite d’une forte
demande de céréales... qu’importe ! Pluies ou sécheresses, épizooties ou non, les
impôts augmentent sensiblement d’une année & l’autre. La bonne gestion du cercle
est sauve.
Par exemple, en 1927, année de mauvaises récoltes, l’institution de greniers
de réserve est remise à l’honneur mais, parallèlement, la campagne m’errée par l’admi-
nistrateur pour étendre les cultures s’intéresse préférentiellement à l’extension des
cotonneraies. Les années suivantes, au milieu du marasme économiquedes années 30,
la seule intervention des autorités consiste à introduire une variéte de petit mil hâtif
dont nous ignorons les résultats..
Ne nous attardons pas sur le programme de la Société de Prévoyance qui,
aux dires mêmes de l’administration, ne répond pas aux besoins immédiats de la
population. Soulignons, pour finir, qu’en 1941, lorsqu’un secteur d’agriculture
est créé dans le cercle de Ouahigouya, l’objectif prioritaire est de vulgariser la
culture attelée pour améliorer - une fois encore r- la production du coton Allen et
de l’arachide.
Alors, au bout du compte, qu’a-t-il été propose aux habitants du cercle
pour améliorer leur bien-être, mis à part les rares écoles et les vaccinations ? Détour-
nons la repense : pendant trois décennies, le mot d’ordre a eté d’exploiter le pays en
exigeant, d’abord, la collecte des produits de cueillette - la traite - puis en voulant
accroître constamment les productions dites (