recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1936
Conseil des Notables Indighzes : Créé par arrêté du 6 novembre 1920, le Conseil des
Notables de Ouahigouya a été réformé par arrêté du 26 juin 1933 de M. le Gouver-
neur du Soudan Français.
L’ordre du jour traité au cours des réunions de cette année a été :
- Améliorqtion, protection des cultures et de l’élevage en A.O.F. Constitution de
réserves vivrières collectives (T-L Circulaire no 1163 AE du Gouverneur du Soudan
en date du 2 mars 1936).
- Aménagement de l’impôt d’après les facultés contributives des populations. Majo-
ration du taux de l’impôt pour compenser les pertes résultant du relkvement de
1Vge de la majorité fiscale.
- Extension des cultures vivrières et industrielles.
- Fixation de la date d’ouverture de la traite de Para&de.
-Fixation des salaires minima à allouer aux travailleurs engagés par les entreprises
privées et ladministration.
- Etude et approbation du plan de campagne des travaux a exécuter sur prestations
au cours de l’année 193 7. .
- Présentation et examen d’un projet dizrrêté rendant obligatoire la déclaration de la
maladie de la «rosette» de l’arachide (9).
Trop rares sont encore les Notables qui sont a même de donner un avis éclairé OU
qui sont suffisamment en confïance pour émettre une opinion personnelle en toute
franchise.
Situation politique : Des difficultés assez graves survenues en maints endroits entre
les chefs et leurs ressortissants, ont montré la nécessité d’un contrôle plus serré du
commandement indigène. Il semble, en effet, que dans le cercle de Ouahigouya,
notre Administration se soit jusqu’ici un peu trop reposée sur l’autorité des chefs,
lesquels n’ont pas manqué de mettre à profit l’excès de confiance mis en eux pour
commettre sous notre couvert des exactions qui les rendent odieux a leurs udminis-
trés. Bien que demeurée très arriérée, sans doute parce que le rôle trop important
laissé aux chefs l’a soustraite de notre influence, la population mossi, instruite par
certains éléments plus évolués : anciens tirailleurs, travailleurs revenus de l’extérieur,
commence a prendre conscience de ces abus. De là le malaise constaté, quiattein-
drait rapidement des proportions inquiétantes si nous n’apportions pas à notre
système administratif les modifications qu ‘il convient.
Il est indispensable à cet effet qu’un contact plus étroit soit &abliet maintenu entre
les représentants européens de 1 ‘Administration et l’indigène. Des toumêes fréquen-
tes, tant sur les routes que dans les villages de l’intérieur, doivent être exécutées
afin de permettre une surveillance effective des rapports des chefs avec leurs ressor-
tissants. Nous devons d’autre part, quel que soit le supplément de besogne en résul-
tant pour nous, nous efforcer de supprimer les occasions offertes aux chefs de
(9) L’année 1935 voit la limite du développement de la culture cotonnière. Elle est remplacée
par celle de l’arachide qui est Mieux acceptée par les populations car il s’agit cette fois d’une
plante pouvant être consommée si la production céréaliére s’avere insuffisante. En 1935,
Ouahigouya commercialise 1000 tonnes d’arachide contre 150 tonnes de coton brut (ce qui
représente encore une belle performance de la part de I’Administration !).
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