recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

Le Ministre des Colonies, responsable de l’administration coloniale devant
l’Assemblée Nationale, guide la marche des colonies par. décrets. Sous ses ordres,
à la tête de la fédération de l’A.O.F., le Gouverneur GBnéral est «l’ordonnateur du
budget fédéral, maître des forces arinées et chef, des services centraux.» Il réside
a Dakar (Séndgal). «Aucune loi ni déc?et venu de France n’est applicable en A.O.F.
s’il n’en a pas fait la promulgation (...). Le Conseil de Gouvernement qui l’assiste,
formé du Secrétaire Général de l’administration, du Général en chef, du Procureur
Général, etc.. n’est qu’un organe consultatif)>.
«L’échelon inférieur suivant est représenté par le Gouverneur (ou
Lieutenant Gouverneur) de chaque territoire. Il est la -réplique du Gouverneur
Général, avec son propre conseil consultatif ; le principe étant que le Gouverneur
Général gouverne et que les gouverneurs administrent».
Chaque territoire est divisé en circonscriptions ou cercles, à la tête desquels
se trouvent des commandats relevant du Lieutenant-Gouverneur. Le Commandant
est généralement assisté d’un adjoint et de quelques commis des Services Civils et
des Affaires indigènes. «Le commandant de cercle est réellement la cheville ouvrière
de tout le système. C’est l’homme-orchestre, chargé de préparer les décisions et de
les exécuter». Il doit etre en même temps juge, responsable des contributions,
ingénieur des travaux publics, agent de sécurité, responsable de l’enseignement,
recruteur de main-d’œuvre et de tirailleurs. «Bref, en tout et pour tout, il comman-
de. Et, la distance aidant, c’est vraiment lui le dieu de la brousse)) (3).
Progressivement, les services sont cré6s : Affaires économiques, Affaires
militaires, Agriculture, Assistance médicale indigène (AMI.), Inspection de l’Ensei-
gnement, avec, pour quelques uns, des agents dans chaque cercle ; ce qui dégage le
commandant de certaines responsabilités directes. Par ailleurs, les chefs de subdi-
vision viendront ultérieurement ‘seconder le commandant de cercle dans son
administration territoriale.
Apr& la Première Guerre Mondiale, le principe admis est que chaque
colonie participe au développement de l’A.0.F. et couvre les frais de son adminis-
tration (4). La Métropole ne subventionne pas les territoires, mises à part les
dépenses militaires. C’est le Gouvernement Général qui finance l’infrastructure
économique : ports, chemins de fer, bâtiments publics, aminagements agricoles -
comme par exemple l’Office du Niger - en recourant au besoin à des emprunts.
Son budget trouve ses ressources dans les droits de douane et secondai-
rement dans les impôts et taxes de toutes natures prélevés dans les colonies et dont
une partie lui revient.
Chaque territoire et chaque cercle est, quant à lui, responsable de son
réseau routier et vit de ses propres recettes. Or, en Haute-Volta et particulièrement
en pays mossi, les ressources sont limitées & la production viv$re,‘& l’élevage,
à l’artisanat et les recettes tirées de ces activités sont maigres. Tout le poids des
(3) Les citations sont extraites de J. I