recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1932
Impdt sur les qnimaux : L ‘indigène ne peut.déjà, présentement, faire face à sa taxe de
capitation..Il.nousfautprendre patienceavant de pouvoipaborder cetteautre taxe.
Impôt : Perception du mois de mai : 362 161 francs contre 885 598 le moisprécé-
dent. Le changement de Commandant de cercle ie Ier mai a certainement eu sa
répercussion sur le rythme des rentrées ; les indigènes n ‘ayant pas manqué d ‘«essayer
le Nouveau», mais les véritables causes du ralentissement constaté semblent résider
surtout dans la situation économique.
L mdigène parait avoir épuisé sa réservg d’argent et ne fait que des recettes insigni-
fiantes. Il a vendu tout le mil dont il pouvait disposer et même au-delà. Le coton, le
karité, le kapok, récoltés en quantité moindre que les années précédentes ont été
payés à des prix inférieurs, tandis que le commerce de bétail, grasse source dargent
frais au moment de l’impôt, est complètement paralysé depuis le 26 mars, date à
laquelle le cercle a été déclaré totalement infesté de peste bovine.
Les difficultés rencontrées pour lacquittement de l’impôt, jointes à la pénurie de
mil, alkmt parfois jusqu’à un commencement de disette et à la crainte d’une mau-
vaise récolte provoquée par la brusque apparition des sauterelles sur toute l’étendue
du cercle, ont occasionné, d ‘apres les renseignements obtenus, d ‘importants exodes
surtout parmi les jeunes gens et les femmes. Nombreux seraient les indigènes partis
dans les cercles de Bandiagara, Dori, Kaya, pour y cultiver en même temps que se
soustraire à I’impôt.
Situation politique : Calme dans l’ensemble... Le 13 mai, huit villages, situés dans le
voisinage de Ouahigouya, étaient _signalés comme manquant de mil. Monsieur de G.
y fut envoyé en tournée le 24 afin de vérifier les renseignements rapportés, de hâta
la perception de Pimpôt si possible et de se rendre compte de la situation générale
tout au long de son itinéraire :Namssiguima, You, Bango, Issigui.
Les‘Constatations faites sont peu rassurantes. Lesgreniers à mil sont dans l’ensemble
peu garnis. Certains villages manquent non seulement de mil pour kt nourriture,
mais également pour la semence. Les semences d’arachide et de niébé feraient aussi
défaut. L’indigène s’alimente surtout avec les fruits de la brousse et la soudure
s’annonce difficile dans la plupart des villages visités. La situation serait analogue
dans la région de Tourcoing-Bam, d après les renseignements fournis par la Mission.
Le cercle a été envahi par les sauterelles. Le premier vol a été signalé télégraphique-
ment, mais depuis de nombreux et importants nuages ont été observés en différents
points. Une crainte assez marquée s’est manifestée chez l’indigène et le prix du mil
a immédiatement monté sur certains marchés : de 0,35 a 0,80 à You.
>n attendant d’être plus complètement informé sur la situation, nous proposons
que soit interdite la fabrication de bière de mil et demandons lautorisation de dis-
tribuer aux villages dépourvus de semences 1500 kg d arachides stockées dans les
greniers de l’École où elles commencent à sàbimer. Ces graines ont été fournies
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