recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1930
En pays peul, c’est l’@rdépendance de l’individu qui domine. Il existe bien de& chefs*
mais leur autorité est souvent bien faible, surtout en matière administrative et bon
nombre d’entre eux ont pour principale occupation de ucourir après leurs ressortis
sants». Et la proximité de la limite du Soudan et de la région semi-désertique qui
s ‘étend sur le Nord-Ouest du cercle de Dori n ‘est pas faite pour faciliter la situation.. .
La présence constante d’un Représentant de I’Administration s’impose impérieu-
sement : le retablissement d’une subdivision à Djibo est nécessaire. Il faut là un
homme jeune, actif énergique, d’un nwral solide, qui puisse être constamment en
route, sillonnant sans arr& le pays, le fouillant dans ses coins les plus reculés, se
tenant continuellement au courant des mouvements des uns et des autres et exercant
une surveillance serrée de toute la zone limite des deux Colonies.
Il faut aussi que dans ce pays peu1 qui s’étend sur une longueur de plus de 100 kilo-
mètres et une largeur atteignant parfois plus de cinquante kilomètres, des routes
automobilisables, pratîquables en toute saison soient construites. Des ordres ont
déjà été donnes dans ce sens...
Une autre considération d’ordre politique vaut encore d’être retenue : c’est la sur-
veillance que, plus que sur tous autres, il importe d’exercer sur les Chefs peul, trop
souvent portés aux abus, forts de la certitude dans laquelle ils sont, que l’indigène
lesé n’ira pas se plaindre à Ouahigouya en raison de la distance d’abord, et aussi et
surtout en raison de ce que le paysan foulla na qu’une èonfiance relative en nous,
parce que ne nous connaissant pas suffkzmment.
J’ajouterai encore qu’une surveillance de toute la région limitrophe du pays moré
est nécessaire. Là, peu ou point de villages !Par contre, des isolés en masse ! Tout le
secteur Sud des cantons de Tongomayel, Djibo et Baraboulé est le refuge des indé-
pendants inossi, tant du cercle de Raya que de celui de Ouahigouya et même de
nombreux indigènes provenant du cercle de Koudougou, surtout du canton de
Lallé.
Là, ils se sentent en sécurité et à l’abri des atteintes de leurs chefs. Pour eux, plus
d’impôts, plus de prestations, plus de recruteinent de tirailleurs, non plus que de
travailleurs... Plusieurs tournées y ont été effectuées au cours de l’année 1930.
Elles ont été généralement fructueuses et nombreux sont les indigènes qui ont été
renvoyés là d’où ils étaient venus. Mais, au cours de ma dernière tournée, le bruit
m’arrivait que presque tous étaient revenus clandestinement se réinstaller dans la
r&ion même de laquelle ils avaient été éconduits...
Il est enjm une autre considération qui semblera? militer en famr du rétablisse-
ment de cette subdivision de Djibo : c’est la surveillance du cheptel. Ce dernier
représente une importante nechesse et mérite de retenir toute notre attention. Les
épizooties de ces dernières années y ont déjà creusé de sén*euses coupes sombres
et les chiffres de recensement du bétail établis en 1930 sont suffisamment explicites.
B ne me semble pas que Porganisation du service zootechnique dans le cercle
réponde aux besoins de l’heure... La présence constante d’agents du Service Zoo-
technique, au cœur même de la région d%vage, serait appelée à rendre les plus
grands services : surveillance plus étroite et plus efficace des troupeaux qui, à tout
moment, viennent du Soudan pour se rendre en Gold doast et traversent toute cette
région en y apportant les germes des maladies qui s’y développent ensuite... Ce n’est
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