recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1930
OCTOBRF
Impôt : Il reste à percevoir sur l’impôt-bétail la somme de 1548fr. Cette somme
vise entièrement des indigènes qui ont quitté le cercle depuis plusieurs années déjà
et qui se trouvent imposés pour ces mêmes animaux dans les cercles voisins de Dori
et de Kaya. Il y a donc lieu de prévoir un dégrèvement... On peut donc consid&er~
que les impôts.indigènes sont intégralement rentrés.
Il est regrettable de devoir constater que la situation de l’exercice 1931 restegrosst
de menaces au point de vue économique et il est permis de se demander sil’indigènr
va bien trouver Pargent.
Main d’œuvre : Aucun recrutement de main d’œuvre n’a été effectué au cours du
mois. Par contre vingt-trois décès ont été annoncés parmi les travailleurs au servict
des Travaux Neufs du Chemin de fer de Côte d’lYoire.
Prestations : Les’ travaux exécutés sur prestations ont été complètement suspendu
au cours du mois afin de laisser aux indigènes le temps de protéger leurs récoltt
contre les invasions quotidiennes de sauterelles, puis de vaquer aux travaux z
la récolte.
DBCEMBRE
Main d’œuvre : Le Commandant a reçu avis du décès de dix-neuf travailleurs des
chantiers du Chemin de fer. Un contingent de 250 nouveaux travailleurs pour ces
mêmes chantiers est demandé pour le 6 janvier. Le recrutement de ces hommes est
actuellement en cours. Force nous est d’avouer que les indigènes ne s’en montrent
que très relativement enthousiastes...
Evénements particuliers au cercle :Nous exposons ici les remarques que nous avons
pu faire au cours de notre tournée en pays peul.
A parler franc, il nous faut avouer que notre action dans cette région est surtout
théorique et que nous restons la plupart du temps dans la plus complète ignorance
de ce qui SP passe... Nous ignorons tout de la vie courante de tout ce pays. Les
Fulbé, éparpillés dans la brousse, sont quasi-invisibles et les seuls indigènes qu’il
nous est possible de toucher au cours de nos tournées, toujours trop rapides, sont
les Rimaibe. A peine, de-ci, de-là, quelques Fulbé se rencontrent-ils. Les rassembler
demanderait un temps considérable. Il feudrait presque aller les chercher un par un,
et leur égaillement constant les met à l’abri de nos atteintes et aussi de celles de
leurs chefs.
Nous ne sommes plus là en pays moré, où les gens sont groupés en cantons, en
villages nettement déterminés, où ils ont des chefs dont ils reconnaissent et respectent
l’autorité, où la société est nettement hiérarchisée, où l’individu reste fermement
attaché à sa terre.
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