recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1930
rravailleurs ont été pris uniquement dans les familles des fugitifs. Rs ont éte dirigés
par camions-automobiles sur Ferkessédougou.
D autre part, l’Autorité Supérieure a demandé pour les besoins du Chemin de fer,
le recrutement de 2.53 travailleurs et de 17 cuisinières. Cette nouvelle demande de
main d’œuvre n’a pas trouvé un accueil très enthousiaste, surtout pour cette raison
que tous les indigenes sont actuellement occupés aux travaux des champs. Les chefs
voient d’un œil assez défavorable disparaître une partie de leur main d’cwvre agri-
cole, et non 1~ plus mauvaise, et les individtrs eux-mêmes ont- peu d’empressement
à quitter les terres qu ‘ils viennent de fumer, de préparer et d’ensemencer. Le contin-
gent demandé sera réuni vers mi-juin.
Cultures vivrieres : Des instructions extrêmement sévères ont éte données pour que
les surfaces cultivées soient encore augmentées et pour que les indigènes ne se
contentent pas de cultiver uniquement mil et maïs.
De nouvelles invasions acridiennes sont à peu près certaines : lourds seront encore
les dégdts cette année ; il faut s’y attendre. Il semble que Kurt des meilleurs moyens
soit b polyculture vivrière.
Impôt : Le reliquat de l’impôt de capitation est de 216 9.51 fr et celui de la taxe sur
le bétail est de 127 798francs.
Ainsi que nous l’avons déjà signalé à maintes reprises, les perceptions d’impot sont
extrêmement difficiles cette année. Il fut le reconnaître loyalement : I?ndigène n ‘a
pas d argent et, de plus, il n ‘a pas les moyens de s’en procurer, la principale source
habituelle de sa richesse : le mil, lui ayant cette année fait complètement défaut et
ce, sans parler des deux récoltes déficitaires qu ‘il a subi en aotît et septembre 1929
en maïs d’abord et en kar&é ensuite.
En outreP la carence du mil en a évidemment fait monter les prix, d’ou nouvelle
charge encore pour le malheureux contraint de se procurer par voie d’achat le mil
nécessaire à sa nourriture.
Cette situation déjà extremement lourde et difficile en soi, a eu pour conséquence
d’amener l’indigène à vendre ses animaux pour se procurer largent nécessaire à ses
achats de mil ; d’où dévalon-satton partielle de ceux-ci, mévente même sur certains
marchés.
Une nouvelle conséquence se manifeste encore, qui n’est pas faite pour aider l’indi-
gène à se sortir de ce marasme. A savoir qu Y1 se trouve maintenant obligé de payer
la taxe SUY des têtes de bétail qu ‘i2 ne possède plus. Les rôles ont, en effet, éte basés
sur les recensements existants en fin.1 929 et il faut reconnattre que pour le bétail,
la situation s’est fortement modifiée....
Ce serait donc une erreur de conclure a une mauvaise volonté quelconque dans le
retard apporté à la rentrée des impôts, comparativement aux années pré+dentes...
Les rôles d’impôt seront intégralement couverts. Nous n’en avons pas le moindre
doute. La population apporte une bonne volonte~.. il faut lui donner le temps.
150
JUIN