recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1930
de leurs carnets de pécule leur a été payé par les soins de l’Agence Spéciale de
Ouahtgouya, représentant un total de 41 653 francs (50).
Ces hommes, interrogés par nous, se déclarent fort satisfaits de leur séjour au service
de cette Société où, disent-ils, le travail est facile et où ils sont très bien t-raités
et nourris.
Evénements en cours : Poursuivant l’exécution du programme entrepris en janvier
et février, le Commandant de cercle a chargé le Sergent-Chef M. de parcourir toute
kz région comprise dans la partie nord des cantons de Rattenga, de Riziam et de
Zittenga, région où lui a été signalée la présence de fort nombreux indigènes de
divers cantons qui avaient pensé trouver dans cette zone semi-abandonnée le calme
et la tranquillité... Le pays a été parcouru dans tousles sens et tous les vilkrges et
groupements ont été visités un à un.
Le recensement nominatif a étédressé et tous les indigènes clandestinement installés
ont été renvoyés dans leurs familles. Tout est maintenant rentré dans l’ordre et les
habitants, en présence de l’inévitable, se sont résolus à faire contre mauvaise fortune
bon cœur.
Kapok : De faqon générale, les arbres sont beaux et la récolte semblerait devoir etre
abondante. Malheureusement, là encore il est à craindre que se fasse sentir les
contre-coups des invasions acridiennes. Non pas que les sauterelles se soient attaquées
aux kapokiers, mais que dans les régions particulièrement éprouvées dans leurs
récoltes de mil, les indigenes se sont abondamment nourris des fleurs de kapokiers.
Cette constatation a été particulièrement faite dans le secteur nord du lac de Bam et
sa répercussion sur le chiffre total de la campagne de kapok sera certainement
très sensible.
A ce propos, nous nous permettrons de signaler très respectueusement à l’Autorité
Supérieure, l’insuffisance des sanctions prévues par larrêté W 97 du 3 août 1’928,
‘réprimant la destruction et les dommages causés aux peuplemenfs arbustifs de
h Colonie.
AVRIL
Main d’aeuwre : Rien à signaler si ce n’est que Monsieur H., planteur demeurant a
Bobo-Dioulasso, est venu à Ouahigouya pour y recruter 100 travailleurs pour les
(50) Soit 260 F par travailleur, pour 6 mois de salaire et moins de 2 F par jour. Mais une partie
du salaire leur a été versée à la fin de chaque mois (au moins officiellement).
L’institution du pécule, réglementé en A.O.F. par le décret du 22 octobre 1925, précise
que la constitution d’un pécule aux travailleurs sera effectuée par un prelèvement mensuel
sur leur salaire et que ce pécule ne sera payable qu’à l’expiration de leur engagement et
dans leur lieu de résidence. Ainsi pensait-on favoriser le retour d’un maximum d’argent
dans les zones de départ et faciliter, entre autres, l’acquittement de l’impôt. La mesure avait
aussi un but éducatif : apprendre à épargner, prévoir, . . les indigènes sont tellement
insouciants ! On retrouvera le meme principe dans la création des societcs dites de
prévoyance.
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