recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

INTRODUCTION
«Il était une fois, dans une région des savanes, au cœur de la boucle du
Niger, une poignée de Français qui commandaient un vaste territoire où vivaient
des milliers de cultivateurs et d’éleveurs» ; telle pourrait être la première phrase de
l’histoire qui va suivre.
Mais, avant que le lecteur ne découvre la vie d’un poste et les activités
multiples de l’administrateur, avant qu’il ne fasse connaissance avec le Commandant,
l’agent recruteur, le Père de la mission catholique, le commerçant et Monsieur
l’Inspecteur des dolonies, avant qu’il n’apprécie les ((indéniables bienfaits et les
inutiles violences» de la colonisation, il nous paraît préférable, en premier lieu, de
lui fournir quelques informations utiles à une meilleure compréhension des textes.
Tout d’abord, pour expliquer la présence des ((blancs» dans cette région,
en 1908, date de notre premier document, il est nécessaire de remonter quelques
années en arrière, puis, pour que certains passages ne demeurent pas obscurs, de
présenter brièvement ce qu’était l’organisation administrative de l’A.0.F. et, enfin,
de dresser une fiche signalétique du cercle. de Ouahigouya et des populations qui
l’habitent.
LA CONQUÊTE.
En 1890, les Français occupent le Sénégal, la Basse-Guinée et la bordure
maritime de la Côte d’ivoire. La route du fleuve Sénégal au fleuve Niger est jalonnée
de postes militaires. Celui de Bamako date de 1883.
A proximité de cette zone de pénétration, on trouve : au nord le royaume
toucouleur de Nioro, commandé par un fils du conquérant EL HADJ OMAR :
AMADOU, qui a signé en 1880, avec GALLIBNI, un «traité d’amitié et de commer-
ce» donnant à la France le monopole du commerce au Soudan ; en aval du Niger,
le royaume de Ségou, également commandé par un fils d’EL HADJ OMAR ; à l’est,
le royaume de Sikasso où le Lieutenant-Colonel ARCHINARD a déjà envoye un
émissaire ; en amont du Niger, SAMORY et ses guerriers mandingues ; au nord de la
Côte d’hoire, le royaume de Kong et, plus à l’est, les royaumes mossi.
En une dizaine d’années, tous ces royaumes acceptent la domination
française, ou bien résistent et sont vaincus.
11