recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1920
Coton : Jusqu’à présent, les cultures cotonnières sont belles et permettent de
sérieuses. espérances. Il n’apparaît pas que les acridiens leur aient causé bien gros
dommage . . .
NOVEMBRE
Recrutement : De nombreux cas de départs pour la GoM Coast ont été relevés . . .
Les chefs de famille, de quartier et de village ont été prévenus qu’ils seraient tenus
pour responsables de ces départs clandestins et qu’au cas ou leur complicité serait
établie, ils seraient traduits devant les Tribunaux indigènes pour «entrave au recru-
tements. Il est en effet invraisemblable que les chefs et les parents, auprès desquels
les jeunes gens ont vécu sans interruption depuis leur jeune âge, tgnorent les projets
de départ de ces derniers pour les colonies étrangères voisines...
Situation des cultures :A notre grand regret, nous ne pouvons que confirmer nos
déclarations précédentes : la récolte que tout permettait de prévoir extrêmement
abondante, avant la venue des invasions acridiennes, a été littéralement anéantie
sur certains points du cercle. Au cours de nos déplacements du mois de novembre,
rwus nous sommes efforcé de situer et de chiffrer les dégâts. Seuls quelques rares
points ont été épargnés. Mais tout le reste du cercle a souffert des sauterelles dans
des proportions que l”on a du mal à imaginer. Nous avons la ferme conviction de
n’exagérer nullement en estimant la perte à une moyenne de 80 à 90 % de ce que
l’on pouvait espérer.
Certains secteurs ont .été complètement ravagés, au point que Ia récolte est sensi-
blement égale à zéro. Dans legroupement de You, telle plantation qui, l’an dernier,
avait donné 400 charges de mil, en a péniblement produit une dizaine cette année...
Ces chiffres ont été contrôlés et ne sont nullement exagérés... ils sont de nature à
jeter un jour sur la situation de la région au point de vue vivrier.
Haricots et pois, par contre, ont produit abondamment... la récolte de l’arachide
peut également être considéréedu double de celle de l’an dernier. Malheureusement,
ces cultures, considérées comme accessoires par les indigènes, n’ont été que peu
pratiquées. Le fonto n’a presque rien donné. Outre que seules quelques tribus du
cercle pratiquent cette culture (cantons peul), les acridiens l’ont fortement atta-
quée et presque entièrement détruite à. 90 %.
En résumé, la question d’alimentation des populations du cercle reste extrêmement
angoissante... et de tous côtés, les indigènes demandent d’acheter du mil dans
les cercles voisins moins atteints par les sauterelles... 74 indigènes, en un seul mois,
ont demandé des laissez-passer pour aller vendre leurs chevaux dans l’intention
d acheter du mil (4.5).
(45) Ce chiffre, résultat des contrôles, est dérisoire. Nul doute que des centaines de chefs de
famille soient parties à la recherche de grains sans en avoir demandé la permission au
commandant.
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