recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

Le cercle n’a aucun établissement commercial tenu par des européens, des indigènes
ou des étrangers. Monsieur P., syrien, se propose pour proceder dès le début de
1925 au commerce du kapok, du coton et éventuellement d’autres produits du crû
d’une part, et du sel, des tissus et autres articles de pacotille d’autre part. Les mar-
chés du cercle sont de pauvres marchés qui méritent à peine l’honneur dune mention.
On y pmtique le troc de quelques menues denrées alimentaires. Notre monnaie,’
d’ailleurs fortement dépréciée et point suffisamment divisionnaire, n y joue qu’un
rôle de deuxième ordre. Les transactions de bétail s’effectuent aux domiciles des
éleveurs.
La Foire - concours tenu au chef-lieu du cercle, semble marquer un progrès par rap-
port à ce qu ‘elle était autrefois, à sa période dkssai. En fait, elle se réduisait à une
exposition de dolo et à un défilé de gens ivres. En 1924, le sens économique de la
manifestation semble avoir été compris des indigènes qui, de tous les points du
cercle, ont amené leurs animaux de choix et les produits. Si les transactions sur le
bétail ont été encore ins&nifiantes, par contre, toutes les denrées vivrieres exposées
ont été vendues. A noter également un petit mouvement sur hz cire, produit du
plus grand intérêt pour le cercle et dont le rapport ne devrait pas être inférieur
à 100 000 francs annuel.
Il ny a rien à ajouter à ce qui a été dit maintes fois sur la monnaie, sur la dépré-
ciation de nos billets, sur la concurrence faite par le cauri, sur le peu de parvenir de
nos nouveaux jetons dans le public. Peut-être, un relèvement de l’impôt, qui paraît
chose très réalisable, serait-il de nature à remedier au moins partiellement à cette
situation (15).
Situation sanitaire : La situation sanitaire nappelle aucune remarque spéoiaze.
L ‘année 1924 aura eu à son actif deux cas de mortalité chez les européens. C’est
beaucoup et peu à la fois, si l’on considère que l’effectif du Poste a rarement atteint
une demi-douzaine de sujets, mais que la major?té de cet effectif a été souvent très
mal en point.
Les milieux indigènes n’ont pas eu à souffir daffections endémiques ou épidémiques.
La Recurrente (16) avait disparu au début de lannée et n h eu aucun retour
offensif Aucun cas de variole n’a été noté. Les affections traitées au dispensaire ont
été de petites affaires courantes dues à la négligence, à l’imprudence ou au défmt
d 7tygGne.
ll serait souhaitable que le cercle reçoive a périodes régulières, au besoin tous les
deux mois par exemple, la visite d’un médecin si possible toujours le même, qui
serait ainsi en état d’examiner et de conseiller ses malades en connaissance de cause.
Une voiture sanitaire permettrait ce déplacement à peu de fiais. La santé morale et
physique des malheureux patients, abandonnés à eux-mêmes dans Irm brousse, trouverait
un singulier réconfort à l’adoption de cette méthode.
(15) Idée classique, sans cesse répétée : par la monétarlsation forcée des échanges, intégrer l’éco-
nomie régionale dans les circuits commerciaux européens.
(16) Récurrente (ou fièvre récurrente) : açcPs de fikvre à répétition.
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