recueil d'archives du poste de Ouahigouya (Haute Volta ... - IRD

1924
L ‘année 1924 aura été une année e+xeptionnellement favorable. L’excédent servira
pour les années déficitaires qui constituent la règle (9).
En ce qui touche à la culture des textiles, il semble que la reproduction ci-dessous
des documents établis à ce sujet donnera tous éclaircissements nécessaires sur la
question :
a - Réponse à la circulaire No 4 du 30 avril 1924 de M. I’lnspecteur des Affaires
Administrkives. Chef du Service des Textiles
La situation actuelle du cercle au point de vue de la situation cotonnière est sans
intérêt. Les cantons ne récoltent même pas le coton nécessaire aux besoins de la
population. Les exportations de bandes signalées dans les rapports précédents pro-
viennent du tissage effectué sur place, mais au moyen d’une matière première ache-
tée dans les cercles voisins et notamment dans les cercles de Kaya, Koudougou et
Dédougou.
En exécution des dtiectives relatives à la production cotonnière, des conseils ont été
adressés à la population qui les accueillît avec intérêt. L ‘importance de la question
n’a pas échappé aux indigènes qui se montrent disposés à étendre les cultures. La
possibilité d’extension est considérable.
Pour cette première année, le Commandant de cercle a demandé aux chefs un
apport de 40 tonnes égrenées livrables au cours de la prochaine campagne. Ces
40 tonnes sont exclusives de la production nécessaire aux besoins locaux.
La population du cercle étant de 400 000 habitants approximativement, la moyenne
demandée par tête d’habitant ressort donc à un demi kilo non égrené et 100 gram-
mes égrené (au total 200 000 kilos non égrenés réduits à 40 000 kilos par 1 ‘égrenage).
On peut estimer que cette faible moyenne, mais qui constitue un premier progrès,
est d’une réalisation facile...
La meilleure solution à adopter pour l’intensification de la culture paraît être le
champ familial qui stimule l’activité et l’esprit de lucre. Les cultures communes
doivent être proscrites. Telle a été aussi l’opinion nettement exprimée par l’unani-
mité des chefs de canton qui se chargent du choix et du mesurage des terrains.
Le cercle possède un stock suffisant de graines. Des haies protègeront les terrains
cultivés qui seront de cette manière à l’abn. des déprédations des troupeaux.
Dans le but d’éviter de congestionner les lieux de vente et des déplacements oné-
reux, je propose comme marchés les places de Thiou, Ouahigouya, Tikarê, Djibo,
Gourcy et Titao. Les indigènes se trouveront ainsi assujêtis aux parcours minima,
25 kilomètres environ dans les différentes directions.
En dehors des moyens d’évacuation par voitures (charrettes ou automobiles) qui
doivent constituer le moyen de transport normal, les animaux de bât pourront
participer à l’acheminement des matières sur les usines et les établissements de
commerce. Des recensements de bœufs porteurs et des ânes, par canton, vont être
entrepris et permettront la juste .rêpartition par collectivité du transport de la
récolte.
(9) La précision de ces chiffres ne doit pas faire illusion. Nous demeurons perplexe quant à la
possibiité d’estimer une quelconque production vivrière sans connaissance des superficies
cultivées !