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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Par trois fois Satan le tentateur voulut seduire Jesus. Il lui dit: “J'ai <strong>la</strong> gloire et j'ai <strong>la</strong> puissance; je te donnerai<br />

tout ce<strong>la</strong> si tu tombes a mes Et <strong>la</strong> reponse fut: “Arriere, Satan! Je n'adore que Dieu et ne sers que lui.”<br />

Et les anges descendirent du Ciel et se prosternerent devant Jesus.<br />

Par trois fois Satan le moderne voulut tenter <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong>.<br />

Le 2 aout 1914, il lui dit: “J'ai <strong>la</strong> gloire et j'ai <strong>la</strong> force; j'ai le fer pour chatier et j'ai l'or pour recompenser;<br />

donne−moi ton aide contre mes ennemis, et tu pourras entrer <strong>dans</strong> mon giron et tu partageras ma gloire et ma<br />

puissance... Sois felonne et sers−moi!”<br />

Et <strong>la</strong> reponse fut: “Je ne sers que l'honneur!...”<br />

Alors se perpetra le crime initial: le pays qui servait l'honneur fut <strong>la</strong>chement envahi; le fer et le feu cracherent<br />

<strong>la</strong> mort; Liege l'heroique tomba sous les coups de Satan.<br />

Satan reprit: “Tu as servi l'honneur, et tu as vu ce qu'il t'en a coute, rends−toi! Si tu veux eviter de plus<br />

terribles chatiments, sers−moi!”<br />

Et <strong>la</strong> reponse fut encore: “Je ne sers que l'honneur!...”<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Alors commenca l'epouvantable martyre de <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong>; les campagnes furent devastees, les villes furent<br />

detruites, les popu<strong>la</strong>tions furent exterminees; Bruxelles <strong>la</strong> capitale fut souillee par Satan.<br />

Satan reprit pour <strong>la</strong> troisieme fois: “En as−tu assez maintenant? Tu as senti le poids de mon bras et l'effet de<br />

ma colere; si tu veux echapper a l'aneantissement, sers−moi!”<br />

Et pour <strong>la</strong> troisieme fois <strong>la</strong> reponse fut: “Je ne sers que l'honneur!...”<br />

Alors se fit l'oeuvre d'aneantissement; Anvers <strong>la</strong> forte, le dernier refuge de <strong>la</strong> nation loyale, succomba sous les<br />

blocs d'airain, et le pays fut reduit en esc<strong>la</strong>vage par Satan le moderne.<br />

Le sacrifice etait consomme. Tout ce qu'une nation peut souffrir, <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> le souffrit. Son sol sacre fut<br />

pietine par les hordes d'Atti<strong>la</strong>; les riantes campagnes furent ravagees; le commerce et l'industrie furent ruines;<br />

le Roi et son Gouvernement furent exiles; les villes furent livrees aux f<strong>la</strong>mmes, et leurs tresors d'art brules<br />

impitoyablement; une partie de <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion errait triste et miserable, cherchant un refuge chez l'etranger; ce<br />

qui en restait fut retenu <strong>dans</strong> le pays transforme en immense prison, et fut separe du monde exterieur; les<br />

vierges furent odieusement outragees; les femmes et leurs enfants furent <strong>la</strong>chement assassines, les hommes<br />

fusilles, et leurs cadavres furent enfouis <strong>dans</strong> des charniers... Partout <strong>la</strong> liberte fut profanee et a sa p<strong>la</strong>ce<br />

regnaient <strong>la</strong> Terreur, l'Injustice et l'Arbitraire; <strong>la</strong> fortune publique fut ecrasee sous des impots monstrueux; les<br />

produits des champs furent voles, et <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong>, hier encore heureuse <strong>dans</strong> son opulence, pour echapper a <strong>la</strong><br />

famine fut reduite a accepter l'aumone de peuples compatissants.<br />

<strong>La</strong> <strong>Belgique</strong> etait devenue le pays du chaos, de <strong>la</strong> ruine et de <strong>la</strong> deso<strong>la</strong>tion, et l'immortel poete des<br />

<strong>La</strong>mentations pouvait pleurer sur elle comme il pleura il y a vingt−cinq siecles sur Sion: “He<strong>la</strong>s! qu'elles sont<br />

tristes les routes qui conduisent a Moria... toutes les portes de <strong>la</strong> cite sont detruites; ses pretres gemissent, ses<br />

vierges sont sans parure et elle−meme est noyee <strong>dans</strong> l'amertume. Oh! vous qui passez par les chemins, voyez<br />

s'il est une douleur pareille a <strong>la</strong> mienne. Tous ceux qui traversent le pays, remplis d'effroi, joignent les mains,<br />

secouent <strong>la</strong> tete et disent: Est−ce <strong>la</strong> <strong>la</strong> cite magnifique, <strong>la</strong> beaute parfaite, <strong>la</strong> joie de <strong>la</strong> terre!”<br />

II. COMMENT LES BELGES SE COMPORTENT EN BELGIQUE 92

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