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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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fut pas trop marri de cette aventure, mais il se demanda quelle en serait <strong>la</strong> suite.<br />

<strong>La</strong> suite fut une mise en prevention du chef de—tenez−vous bien— vio<strong>la</strong>tion de domicile!!! avec renvoi<br />

devant le tribunal militaire!!! <strong>La</strong> prevention etait bouffonne, mais les tribunaux allemands ne sont pas delicats<br />

sur ce chapitre: ils participent bien de <strong>la</strong> mentalite allemande ou tout se fait par ordre, et ils condamnerent<br />

notre juge a 300 marks d'amende.<br />

Notre juge repondit: “Moi, payer 300 marks d'amende? Je ne les ai pas!!”<br />

Vous ne les avez pas? C'est bien invraisemb<strong>la</strong>ble, opina l'autorite allemande... Et le lendemain, au petit jour,<br />

se presentait au domicile du condamne un sous−off, f<strong>la</strong>nque de quatre pandores, baionnette au canon. Le<br />

sous−off, qui sans doute <strong>dans</strong> le civil devait etre quelque chose comme expert en meubles, proceda a une<br />

evaluation rapide et eut vite son choix fait. “Enlevez−moi ce bronze, dit−il a ses hommes, cette garniture de<br />

cheminee, ce sevres...” Ses hommes obtempererent avec l'aisance de professionnels du demenagement. Si<br />

bien qu'on raf<strong>la</strong>it au juge a peu pres dix fois <strong>la</strong> valeur de <strong>la</strong> condamnation encourue. Ce que voyant, le juge dut<br />

bien capituler. Il trouva les 300 marks et les paya.<br />

<strong>La</strong> justice allemande etait satisfaite.<br />

Peut−etre. Elle est bien capable de trouver que <strong>la</strong> capitu<strong>la</strong>tion du juge bruxellois a ete pour elle une mauvaise<br />

affaire.<br />

(<strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong>, n deg. 38, aout 1915, p. 2, col. 2.)<br />

3. Les journaux pretendument belges.<br />

A Bruxelles, tous les journaux sans exception avaient refuse le controle allemand. Apres une quinzaine de<br />

jours se creerent de nouveaux journaux, soumis a <strong>la</strong> censure.<br />

Dans le debut, ces feuilles ne donnaient pas les communiques officiels des Allies. Mais apres quelques<br />

semaines, <strong>la</strong> censure leur permettait d'en reproduire quelques passages. Pas toujours cependant, nous apprend<br />

l'entrefilet suivant:<br />

Les communiques francais.<br />

Nos lecteurs pourraient peut−etre trouver etrange que nous ne publions plus regulierement les communiques<br />

officiels francais. <strong>La</strong> raison en est bien simple. Il n'y en a plus ou presque plus.<br />

C'est a peine si de temps en temps le Gouvernement publie quelques lignes.<br />

Le pretexte donne c'est que l'on ne veut pas fournir d'indication aux Allemands sur les positions des troupes<br />

alliees et cacher les mouvements de celles−ci.<br />

(Le Bruxellois, 24 octobre 1914.)<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Voici un petit releve, fait d'apres Le Temps, qui permet de verifier cette affirmation. Ajoutons que, <strong>dans</strong> aucun<br />

des communiques francais, il n'est dit que le Gouvernement veut cacher des mouvements de troupes.<br />

Nombre de lignes des communiques officiels francais publies par Le Temps:<br />

<strong>La</strong> <strong>Belgique</strong> coupable. 41

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