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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Sans commentaire.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Quant aux pil<strong>la</strong>ges, sachez qu'ils sont uniquement l'oeuvre des Belges, des Francais et des Ang<strong>la</strong>is surtout.<br />

Tongrois, vous vous etes completement mepris; je croirais meme que vous avez reve en croyant avoir vu votre<br />

argenterie rangee bien methodiquement, sur les trottoirs de vos maisons, avant d'etre emballee et expediee.<br />

C'est pour vous faire faire une cure d'air tres salutaire, a vous et a vos enfants, qu'on vous a fait loger a <strong>la</strong> belle<br />

etoile pendant deux nuits. Et si, a votre retour, vous avez trouve vos maisons plus ou moins devalisees, les<br />

soldats allemands n'y sont pour rien, prenez−vous−en aux bandes de voleurs qui pullulent en <strong>Belgique</strong>.<br />

M. Grasshoff ne nous dit pas comment ces voleurs ont pu rester en ville ou s'y introduire, puisque tous les<br />

habitants en avaient ete chasses et que les Allemands veil<strong>la</strong>ient soigneusement a ce que personne n'y entrat. Il<br />

oublie de nous expliquer ce detail. Il oublie d'ailleurs de nous parler de Tongres a propos des pil<strong>la</strong>ges, de<br />

Malines aussi. C'est un chapitre un peu “brosse” de son ouvrage que celui−<strong>la</strong>. Il est vrai qu'il a oublie bien des<br />

choses, entre autres de repondre a M. Waxweiler au sujet du Code de guerre de l'Etat−major, des<br />

commentaires de ce code, faits par des juristes allemands. Ce point forme cependant une des bases de<br />

l'argumentation de M. Waxweiler, ou il prouve que les massacres et les cruautes allemandes ne sont que<br />

l'application logique des principes de ce code. Ainsi il prouve aussi que, contrairement aux exces et abus qui<br />

peuvent exceptionnellement se produire <strong>dans</strong> toute armee, les atrocites allemandes etaient commandees.<br />

Mais, au fait, est−il bien certain que M. Grasshoff ait lu l'ouvrage de M. Waxweiler? Nous nous le<br />

demandons, tant il <strong>la</strong>isse de points importants <strong>dans</strong> l'ombre.<br />

<strong>La</strong> <strong>Belgique</strong> coupable doit evidemment nous parler de <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong> neutralite belge. Ici nous devons<br />

avouer que l'auteur a decouvert apres un an quelque chose de neuf et de reellement sensationnel. Nous savions<br />

que tous les Allemands (eux seuls bien entendu) etaient convaincus, ou feignaient de l'etre, que des avions<br />

avaient survole <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> et que des soldats francais etaient caches <strong>dans</strong> les forts de Liege. Eh bien! il y a<br />

plus fort que ce<strong>la</strong>: 8.000 hommes, deux regiments de dragons et des batteries etaient a Bouillon et aux<br />

environs le 31 juillet. Personne ne les a vus, mais c'est comme ce<strong>la</strong>, puisque deux prisonniers l'affirment; ils<br />

disent meme que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion belge leur a fait un excellent accueil. Comment le temoignage de ces<br />

prisonniers a−t−il ete obtenu? C'est <strong>la</strong> question que se poseront peut−etre les lecteurs neutres? Ici, en<br />

<strong>Belgique</strong>, nous nous en doutons bien un peu, nous connaissons par experience l'enquete au revolver,<br />

l'interrogatoire avec menace de mort ou apres epuisement par <strong>la</strong> faim. Nous connaissons tous ces beaux<br />

expedients de <strong>la</strong> “justice boche”. Autre preuve de <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion: Il parait qu'on a vu, le 26 juillet, a<br />

Bruxelles—ecoutez bien—deux officiers francais et un officier ang<strong>la</strong>is en uniforme. Evidemment, ces<br />

messieurs ne pouvaient venir ici que pour conferer avec notre Etat−major. Seulement, Messieurs nos allies<br />

avant <strong>la</strong> lettre, pourquoi etes−vous venus en uniforme pour une mission secrete? Franchement, quelle<br />

legerete! On voit bien que vous n'etes pas Allemands.<br />

Et maintenant, chers lecteurs, si vous n'etes pas convaincus que les Francais et les Ang<strong>la</strong>is ont viole notre<br />

neutralite les premiers et que nous aurions du recevoir les Allemands a bras ouverts, c'est que vous etes des<br />

raisonneurs. Sous le regime nouveau, on apprendra a votre esprit a se faire, plus vite que ce<strong>la</strong>, une conviction<br />

selon <strong>la</strong> discipline.<br />

Avant de terminer ce chapitre, constatons encore un “oubli” de notre auteur: il ne souffle mot de l'aveu du<br />

chancelier. Cet aveu a pourtant quelque importance, quand il s'agit de discuter <strong>la</strong> question de <strong>la</strong> vio<strong>la</strong>tion de <strong>la</strong><br />

neutralite belge. Mais ce qu'il n'oublie pas, c'est de nous ressasser l'histoire des fameuses conventions<br />

anglo−belges. Nous ne fatiguerons pas nos lecteurs en <strong>la</strong> refutant a nouveau.<br />

<strong>La</strong> <strong>Belgique</strong> coupable va nous apprendre encore autre chose de neuf: Vous n'etes pas sans avoir entendu parler<br />

de <strong>la</strong> guerre des francs−tireurs, <strong>la</strong> guerre nationale, comme l'appelle M. Grasshoff, le grand cheval de bataille<br />

<strong>La</strong> <strong>Belgique</strong> coupable. 36

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