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Jean Massart - La Presse Clandestine dans la Belgique Occupee

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Le mercredi 6 septembre 1916, le lieutenant C... et l'adjudant M... verserent une pluie bienfaisante de<br />

supplements aeriens de <strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong> sur les promeneurs de <strong>la</strong> Porte de Namur et de <strong>la</strong> Grand'P<strong>la</strong>ce, a<br />

Bruxelles.<br />

A <strong>la</strong> suite de cette visite, les habitants des boulevards voisins de <strong>la</strong> Porte de Namur ont ete punis: ils doivent<br />

etre rentres a 20h 30 et rester chez eux sans lumiere. Comme cette perspective pourrait ne pas etre<br />

suffisamment desagreable pour empecher les Bruxellois d'aller ramasser les papiers distribues par les<br />

aviateurs, les Allemands ont imagine un systeme plus radical: ils <strong>la</strong>ncent contre les aerop<strong>la</strong>nes des shrapnells<br />

qui n'ec<strong>la</strong>tent pas en l'air, mais au moment ou ils retombent pres du sol. Beaucoup de curieux ont ete tues et<br />

blesses de cette maniere lors du raid du 27 septembre 1916.<br />

6. Les simili−prohibes.<br />

<strong>La</strong> <strong>Presse</strong> <strong>C<strong>la</strong>ndestine</strong> <strong>dans</strong> <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> <strong>Occupee</strong><br />

Voyant que ni l'intimidation brutale ni <strong>la</strong> corruption n'empechaient nos compatriotes d'acheter les journaux<br />

etrangers et de repandre des journaux c<strong>la</strong>ndestins, l'autorite allemande employa notre propre arme: elle fit<br />

imprimer des simili−prohibes.<br />

Des le mois de janvier 1915, circu<strong>la</strong>it a Bruxelles un pamphlet insultant les autorites civiles d'Anvers a<br />

l'occasion de l'entree des troupes allemandes <strong>dans</strong> <strong>la</strong> ville. Cette affaire n'est pas encore tiree au c<strong>la</strong>ir, et <strong>la</strong><br />

preuve de <strong>la</strong> complicite allemande n'est pas faite; mais tout au moins les Allemands ont−ils avoue, par<br />

l'organe de M. le baron von Bissing fils, professeur a l'universite de Munich, qu'ils se sont efforces de profiter<br />

des dissensions qu'on avait essaye de semer[17].<br />

[Note 17: Voir Belgien unter deutscher Verwaltung, <strong>dans</strong> Sueddeutsche Monatshefte, avril 1915 (p. 31 du tire<br />

a part), traduit <strong>dans</strong>: Comment les Belges resistent..., p. 414, note 3.]<br />

A <strong>la</strong> fin de juillet 1915, on vendait a Bruxelles une “proc<strong>la</strong>mation du roi Albert a l'occasion de <strong>la</strong> fete<br />

nationale du 21 juillet”. C'etait un tissu d'inepties entremelees de quelques attaques venimeuses contre les<br />

Allies. <strong>La</strong> pseudo−proc<strong>la</strong>mation fut reprise par <strong>la</strong> presse allemande. <strong>La</strong> fraude etait tellement grossiere que<br />

nous n'avons pas eu besoin de <strong>la</strong> note du n deg. 42 de <strong>La</strong> Libre <strong>Belgique</strong> pour <strong>la</strong> percer a jour.<br />

Leur plus belle invention fut de publier un journal, Le Fouet, qu'on distribue en cachette. A cote de<br />

p<strong>la</strong>isanteries niaises sur “Bete−man, Chandelier de l'Empire", le n deg. 1 attaque vivement le “gouvernement<br />

clerical” de <strong>la</strong> <strong>Belgique</strong> et les “f<strong>la</strong>mingants”. Ceci est une marque de fabrique indiscutable, car il n'y a pas un<br />

seul Belge qui n'ait oublie aujourd'hui nos querelles intestines.<br />

A diverses reprises on a vendu a Bruxelles des contre−facons de feuilles etrangeres, soit de journaux de<br />

Dunkerque, soit de journaux publies par des Belges en Neer<strong>la</strong>nde. Ces sosies se vendaient 50 centimes a 1<br />

franc, alors que les journaux authentiques coutaient au moins le double. Ils presentaient cette particu<strong>la</strong>rite<br />

d'annoncer des victoires etourdissantes des Allies. Etaient−ils l'oeuvre de quelque imprimeur desireux de<br />

gagner de l'argent, ou doit−on y voir <strong>la</strong> main des Allemands? c'est difficile a dire. Toutefois, rappelons−nous<br />

que, pendant le siege de Paris, Bismarck prit soin de faire parvenir de temps en temps aux Parisiens de faux<br />

journaux re<strong>la</strong>tant de pretendues victoires francaises; il savait que rien ne conduit plus surement une popu<strong>la</strong>tion<br />

au desespoir que les illusions decues:<br />

B. LES PUBLICATIONS PERMISES<br />

Nous venons de montrer les efforts faits par les Belges pour publier <strong>la</strong> verite malgre tous les obstacles. Disons<br />

maintenant de quelle maniere l'autorite occupante entend renseigner nos popu<strong>la</strong>tions.<br />

<strong>La</strong> documentation mise a notre disposition peut etre c<strong>la</strong>ssee en quatre groupes:<br />

B. LES PUBLICATIONS PERMISES 20

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